Drunk
6.9
Drunk

Album de Thundercat (2017)

Difficile de ne pas esquisser un sourire et de ne pas se poser tout un tas de questions en contemplant la pochette du troisième album de Stephen Bruner, alias Thundercat. Le bassiste/chanteur californien s’est fait connaitre en collaborant avec les plus grands : Kendrick Lamar, Flying Lotus, Kamasi Washington, Chidlish Gambino et même Suicidal Tendencies. Thundercat reste avant tout un compositeur de génie. S’amusant avec le jazz, le hip-hop, la soul et le rock. Drunk est un troisième opus qui attise notre curiosité. Stephen Bruner doit confirmer qu’il est la pointure que tout le monde décrit depuis quelques années tout en surprenant ceux qui sont déjà conquis par sa musique. Ce troisième album est signé chez Brainfeeder, le label créé par Flying Lotus qui produit lui-même quelques morceaux de l’album. Des featuring prestigieux, une basse hors du commun et un univers décalé : bienvenue dans l’univers de Thundercat.


Coup de foudre.


Bien que le dernier album de Childish Gambino ait été classé dans le top 10 de l’année 2016, ça papote pas trop soul et funk sur ce blog. Impossible pourtant de passer à côté de Drunk. Ce disque est cosy à souhait ! D’autres adjectifs tels que chill et posey font tout aussi bien l’affaire pour décrire ce disque. Stephen Bruner nous enferme à l’intérieur d’une bulle dans laquelle plus rien n’a vraiment d’importance. L’album s’écoute d’une traite, sans voir le temps passer. On se laisse hypnotiser par le flow de Kendrick Lamar sur « Walk On By » et la beauté loufoque de « A Fan’s Mail » nous fait halluciner. Un réel coup de foudre ! C’est drôle, car l’album s’ouvre sur du tonnerre.


Le gars est drôle ! (mais pas que…)


L’univers de Thundercat est un patchwork assez indéfinissable. Utilisant des bruitages de Sonic et même des sons de pets (oui, des prouts), sa musique est habillée de tout un tas d’effets sonores aussi divers que variés. Cet aspect loufoque pourrait rendre sa musique d’un beauf pas très distingué. Qu’on se le dise, l’humour et la musique ne font pas bon ménage. Pourtant, avec cet album tout passe. Le talent du bassiste californien sublime tout et n’importe quoi.



“I’ve always tried to hold true to what Erykah Badu and Flying Lotus
told me: It has to come from an honest place. I feel like it’s a place
that I’ve been in different ways, seen different angles of and it’s
been a bit inspirational – the drinking,”



Drunk, n’est pas qu’une immense blague. Thundercat y intègre de nombreux morceaux plus sérieux et plus sombres : « Where I’m Going », « Inferno », « 3AM ». Dans une interview au RBMA Daily, le compositeur précise qu’il a voulu faire transparaître les deux aspects diamétralement opposés de la consommation d’alcool dans son album. Le premier est fun et récréatif, l’autre est plus sombre et maladif. Autant dire que le projet est réussi. Morceau après morceau, l’album devient de plus en plus noir. Comme avec l’alcool : en début de soirée c’est cool, à 8h du matin la tête dans la cuvette, ça l’est moins.


Drunk est un album qui semble venir du cœur. Il compile les états d’âme du musicien tout en étant un réel point d’orgue dans sa carrière. Parfois entraînant, parfois relaxant, ce troisième opus est un grand moment de plaisir et se classe déjà comme l’un des albums les plus importants de l’année.


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Valentin_Lalbia
9
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le 3 mars 2017

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