Early in the Morning par alfextra

Il y a quelque chose dans la musique de James Vincent McMorrow. Quelque chose qui touche quasiment au domaine de l'inconscient et du mystique. Son album Early in the morning est un petit voyage hors du temps, magique.

L'artiste irlandais, en tête des ventes en 2010 dans son pays natal, est remarqué aux Etats-Unis après une tournée de trente dates. En France, sa réputation se construit. Entre mars et juillet 2011, huit dates étaient programmées. Las ! Aucune dans la région...

Paroles et musique ont été composées par James, qui a choisit de s'isoler durant six mois pour plancher sur cet album. Une réussite ! Si If I had a boat est sans conteste le titre le plus voué au succès, chaque titre possède son propre charme, comme les très folk Sparrow and the Wolf et Breaking Hearts, ou le nostalgique Follow you Down to the Red Oak Tree.

McMorrow confie devoir son timbre abîmé à sa période hardcore, où batteur, il hurlait sur des reprises de At The Drive-In ou Fugazi. Mais cette fêlure vocale apparaît comme une véritable bénédiction tant sa voix semble être l'instrument central dans son orchestration. Grand adepte de la simplicité, il avoue se sentir proche de la philosophie minimaliste d'un artiste tel que Pharell Williams et avoir eu le désir de chanter grâce à Donny Hathaway. Inévitablement, on pense à Ray LaMontagne, à Bon Iver mais aussi à Cat Stevens, tant par le look que le talent. Des références éclectiques !

Mélangeant folk, soul, pop, le résultat est à la fois minimaliste et complexe. Et pour chaque titre, James Vincent McMorrow insiste sur l'interprétation ouverte de ses textes. Une approche intelligente qui permet à chaque personne de se positionner selon sa propre sensibilité. Un artiste de très grand talent qui, vous l'aurez compris, mérite d'être diffusé largement.