Eazy‐Duz‐It
7.1
Eazy‐Duz‐It

Album de Eazy‐E (1988)

La même année que le classique Straight Outta Compton sortit Eazy-Duz-It, le premier album solo d'un des fers de lance du groupe Niggaz With Attitude, Eazy-E. Produit entièrement par Dr. Dre et DJ Yella, deux des cinq membres du groupe, Eazy-Duz-It jouit aussi de textes écrits par Ice Cube, The D.O.C, MC Ren et Eazy-E himself bien sûr.

L'album s'ouvre sur une intro de quatre minutes qui ressemble à tout ce qu'à pu faire Eazy dans ses trois albums solos. L'instru est couverte par un flot d'insanités toutes aussi jouissives les unes que les autres, préparant l'auditeur à l'oeuvre en écoute. En effet, les tracks suivantes se ressemblent toutes mais restent quand même franchement sympathiques à l'écoute. "Nobody Move", "Ruthless Villain" et "2 Hard Mutha's" font limite penser à un album commun MC Ren - Eazy-E et c'est le premier qui s'en sort le mieux. Alors qu'on en vient à douter de la capacité du petit rappeur à tenir un album tout seul, voilà qu'arrive "Boyz N The Hood". Véritable classique du West Coast Hip Hop, le premier couplet de "Boyz N The Hood" est un chef d'oeuvre pur et simple à lui tout seul, un couplet reconnaissable entre mille. Alors qu'importe si le reste de la track est un peu en deçà, l'auditeur est déjà conquis. L'album enchaîne alors "Eazy-Duz-It", "We Want Eazy" (gare à la migraine à la fin), "Eazy-Er Said Than Dunn" (le deuxième classique de l'album) et "Radio", quatre titres connus et reconnus, bien plus drivés par la production impeccable Yella - Dre que par le flow d'Eazy, loin d'être génial. Dur ensuite de se remettre en selle mais "No More ?s" fait le taff et prouve enfin tout le talent que pouvait avoir Eric Wright. Les textes sont toujours aussi violents, hédonistes, misogynes et vulgaires, mais la magie fait son effet, avant un ultime retour de MC Ren sur "Imma Break It Down", bien plus uptempo que le reste du LP, ce qui est assez bienvenue. La track finale est, à l'instar de l'intro, une réelle conclusion de 2 minutes, aussi useless que sympathique.

Eazy-Duz-It n'est probablement pas un des meilleurs albums de hip-hop de l'année 1988, mais reste un LP à posséder pour tout fan de Gangsta Rap tout droit sorti de Los Angeles. On aurait aimé voir Eazy-E un peu moins entouré afin de bien mesurer son talent (qu'on verra bien plus dans son LP suivant, entièrement dédié à son beef avec Dr. Dre) mais pour l'instant, cela suffit au plaisir.
CeeSnipes
7
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le 14 mars 2014

Critique lue 585 fois

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