C'est facile, ça, monsieur Kubrick.
Stanley Kubrick est maintenant considéré comme un des plus grands réalisateurs de son époque. C’est assez malheureux car, malgré son grand talent indéniable, le critiquer est compliqué.
Orange Mécanique fait partie de ces films soi-disant controversé qui sont en fait intouchables aujourd’hui. C’est très dommage car il y a beaucoup à dire sur ce film. Il est clair que certaines séquences sont fabuleuses et que Stanley Kubrick a des éclairs de génie plus fréquents que les trois quarts des réalisateurs de son époque, mais à quoi bon être excellent si c’est pour traiter un sujet d’une telle vacuité. En effet, on peut réellement regretter que le message du film fasse autant philosophe de comptoir car le sujet appelait probablement moins de certitudes sur l’humanité et sans doute plus de finesse dans le traitement. Très souvent grandiloquent et surjoué par des acteurs peu talentueux comme Patrick Magee ou Warren Clarke, Orange Mécanique ne peut totalement capitaliser sur l’interprétation parfaite de Malcolm McDowell, qui se sort d’un personnage détestable à tous points de vue par son talent et sur sa gestion de la musique, quasi-parfaite.
Le style Kubrick plaît ou déplaît, mais quand il est au service d’une histoire aussi faible, c’est très compliqué de le défendre totalement. Surement pas son plus grand film.