Alors là, normalement, pour commencer ce billet sur Écailles de lune, deuxième album du groupe français Alcest, j’aurais dû vous diriger vers ma chronique du premier (Souvenirs d’un autre monde), sauf que je viens de m’apercevoir qu’il était sur l’ancien blog. Putain, deux ans! Je vais donc vous la faire courte: Souvenirs d’un autre monde était un excellent album et Écailles de lune est son digne successeur.
Il faut dire qu’Alcest est un de ces groupes qui puise ses racines dans le black métal et assimilés et qui, contre toute attente, distille un post-rock mélancolique de toute beauté. Beaucoup de parties instrumentales à la limite de l’acoustique, des chants éthérés et une atmosphère à mi-chemin entre le plombé et l’atmosphérique.
Ce qui change dans cet album, c’est que les racines métal ressortent bien plus que précédemment, notamment avec l’intro de « Écailles de lune pt. 2″, où le chant prend une tournure plus éthérée du tout, ou avec « Percées de lumière », qui évoque nettement les compositions récentes d’Isis.
Franchement, cet album m’impressionne. Neige, le multi-instrumentiste à l’origine du projet, est une sorte de génie; je ne vois pas comment quelqu’un de normalement constitué peut arriver à se promener avec une telle aisance sur la frontière entre deux genres cousins et pourtant si dissemblables.
C’est un univers très particulier, qui jongle avec la délicatesse et la brutalité, un peu comme Isis, mais avec peut-être un accent plus marqué sur la délicatesse. Seule faute de goût – mineure – « Solar Song » n’apporte pas grand-chose à l’ensemble.
S’il est peut-être un poil moins original et surprenant que Souvenirs d’un autre monde, Écailles de lune est un des meilleurs albums de 2010 (notamment grâce à une très jolie illustration de pochette) et, sans conteste, le meilleur dans la catégorie post-rock. Jusqu’à présent.