El jardín de los presentes par Ripailloux
Trouvé par hasard en me perdant sur rateyourmusic, "El jardin de los presentes" m'a très vite paru comme un curieux album qu'il fallait à tout prix écouter.
En effet, ce troisième et dernier album d'Invisible s'avère avoir un statut d’œuvre culte en Argentine, son pays d'origine, et il le mérite.
Il faut dire que l'album est clairement un ovni, à mi-chemin entre un art rock baigné dans la musique d'Amérique du Sud et un rock progressif ultra technique. La musique d'Invisible s'articule autour d'arpèges vaporeux, de solos étriqués, de longs échos, le tout avec une finesse et une maîtrise technique comme harmonique hors du commun.
Chaque morceau a son identité propre et réussit à se distinguer par ces petits détails qui font les grandes chansons : Le mélodica mélancolique de "Los Libros de la buena memoria", la guitare dantesque de "Anillo del Capitan Beto", l'instrumentation de "Que Ves El Cielo"... Chaque morceau se construit autour d'une idée, d'une mélodie fondatrice, d'un refrain efficace, d'un riff de guitare parfait...
De mon point de vue l'album est composé de 3 sommets majeurs, qui montrent à eux seuls toute la capacité de mutation du groupe, et toute la qualité de composition qui les habitent :
"El Anillo del Capitan Beto" est clairement la représentation parfaite de leur écriture ciselée et perfectionniste, "Los Libros de la buena memoria" permet de mettre en valeur la mélancolique générale qui se dégage de cet album, et l'influence sud-américaine, quant à "Alarma Entre Los Angeles", c'est le sommet technique, le rock-prog dans tout ce qu'il y a de plus exubérant. Ces 3 morceaux auraient suffit à faire un album génial, mais bien sûr tous les autres réussissent à atteindre un niveau d'exception troublant.
La musique d'Invisible semble comme possédée, éthérée, elle évoque à la fois une profonde mélancolie et une vitalité évidente. L'influence sud-américaine renforce l'originalité de l'écriture, permettant des harmonies assez rares dans le rock progressif habituel et déstructurant certaines structures rock traditionnelles.
El Jardin de Los Presentes est sans doute le meilleur album de rock que je n'ai jamais entendu. Il est amusant de voir qu'il faille aller en Argentine pour que je puisse trouver chaussure à mon pied dans un style qui ne m'est de fait pas toujours si familier.
Cet album est d'une conception unique et chacun se devrait d'aller l'écouter.
Ah d'ailleurs, j'ai pas parlé du chant mais bien sûr, le chant en espagnol, ça rajoute quelque chose de juste génial. Enfin c'est mon avis en tout cas.