Dans les Pet Shop Boys, c'est comme dans le cochon, tout est bon
Avertissement : je déconseille vivement l'écoute de cet album aux moins de 30 ans, au risque de me prendre des cailloux.
Au moment de se lancer dans cet "Electric", il faut juste avoir conscience que ces gars-là, Neil et Chris, ont respectivement 59 et 53 ans. Preuve est donc faite que c'est bien dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Ok les filles ? C'est bien retenu ?
Tels des stakhanovistes, voici donc les Pet Shop Boys déjà de retour, moins d'un an après "Elysium".
"Electric" est à la fois délicieusement démodé, "Fluorescent" (1) rappelle le "Fade to grey" de Visage (2), "Vocal" (3) nous renvoie à nos raves d'antan, et d'une folie telle qu'il devrait être capable d'enflammer n'importe quel dance-floor.
Ce qui est frappant dans cet album, c'est à quel point la musique de ces britons se nourrit de la durée. Leur faculté à travailler la boucle mélodique est sans pareil. Il suffit d'écouter "Axis" pour comprendre. Inoffensif dans sa version courte (4), il fait monter la pression pour déboucher sur une pure jouissance auditive dans sa version rallongée d'une petite minute trente (5).
Tentant avec une certaine maladresse de venir jouer sur les terres d'une électro plus moderne et brutale avec "Shouting in the Evening" (6), ils se ravisent vite et reviennent là où on les attend, mélangeant leur électro-pop synthétique à un rap magnifiquement ringard (7), ou la mettant au service d'une formidable reprise de Springsteen (8).
Et comment ne pas parler de ce morceau prodigieux, "Love is a bourgeois construct" (9), symbole de leur sens imparable de la mélodie entêtante, à faire hurler des stades. Le titre s'ouvre sur un sample de Michael Nyman, tiré du "Meurtre dans un jardin anglais" de Peter Greenaway, monte gentiment trois minutes durant, avant de basculer totalement dans un univers nostalgique et obsédant. Sept minutes qui définissent à merveille le travail de ces "tueurs mélodiques".
Alors oui la musique des Pet Shop Boys est toujours aussi kitsch, on a l'impression d'avoir entendu ces hymnes des centaines de fois, mais impossible de ne pas plonger, de ne pas céder aux sirènes de la danse, et de ne pas faire de cet "Electric" un des albums les plus passionnants de 2013.
(1) http://youtu.be/mQlS5iprNRU
(2) http://youtu.be/UMPC8QJF6sI
(3) http://youtu.be/GKxWCJOdjK8
(4) http://youtu.be/IDCU17wXktY
(5) http://youtu.be/u_CUG7UJWgA
(6) http://youtu.be/DtaYH1SQM3U
(7) http://youtu.be/JwuXKqvp63E
(8) http://youtu.be/__RdJtpmIZE
(9) http://youtu.be/s7w0eqUBp3c
http://youtu.be/Nz9WuKN4BGY
http://youtu.be/Dz1KSxk35cU
http://youtu.be/ODyPzS7VOXg
Ça c'est du spectacle, prends-toi ça dans la gu.... sale jeune !!! http://youtu.be/Hagh26lmHX0