Voilà, toutes les bonnes choses ont une fin.
Ici, Vander met un point d'honneur et de perfectionnisme (la moitié des morceaux ont plus de 30 ans !) à parachever sa seconde trilogie par un immense flash-back qui retrace la vie d'Ëmehntëhtt-Ré, assassiné alors qu'il allait arriver à réveiller le grand dieu Ptäh. L'album entier baigne dans les légendes (on a tous les textes dans le livret, la classe même si on ne comprend pas un mot de Kobaïen :D ), la couverture d'une rare sobriété annonce la couleur : ce sera bien dark. Et ça l'est d'une force surprenante.
Tout commence par un envol avec un Ëmehntëhtt-Ré part 2 qui enchaîne avec le superbe Hhaï, déjà souvent joué en live et qui ici, même plus apaisé, n'en reste pas moins fabuleux. Suivi d'un zombies plus jazzy qu'il ne l'était dans üdü Wüdu. Mais c'est pour mieux te harponner mon petit.
Parce qu'après, Ëmehntëhtt-Ré part 3 complexifie les choses en entremêlant constamment les choeurs à la rythmique, envoyant tournebouler les repères jusqu'a une part 4 qu'on pense illuminée et baignée de sérénité. Las ! Celle-ci s'achève dans un hurlement crispé : quelqu'un vient de se brûler les ailes, tel Icare, poignardé. Les dernières pistes nous ramènent brutalement par terre, amochés dans des sonorités qui n'ont rien à envier à la noirceur de l'album Köhntarkösz. C'est un enterrement, il n'y a plus d'espoir, ou si minime qu'on ne peut le voir.
Pour moi, Ëmehntëhtt-Ré termine brillamment une trilogie crasseuse et orgiaque (organique ?). On en finit amoché, pas très bien non, on aimerait bien en même temps qu'une main se tende vers nous. Et d'un autre côté, on est passés de l'autre côté du miroir, on a évolués, on en sort grandi. Merci mr Vander.