Il y a 9 ans, la musique française perdait son chevalier noir, il y a 9 ans, Alain Bashung nous quittait. Le dandy rock de la scène musicale frenchy était un dieu parmi les hommes et ses textes, une bible qu’on se devrait tous de lire au moins une fois dans notre vie.
Le 28 février 2009, le chanteur participait aux Victoires de la musique où il était apparu « fatigué et amaigri », une soirée riche en émotion où le chanteur interpréta avec une émotion à faire « pleurer des rivières » le single de son ultime album studio « Bleu Pétrole », « Résident de la république ». Cette soirée se termina sur une victoire triomphante pour le chanteur qui remporta trois prix. Cette soirée marqua d’un trait noir la carrière et la vie du chanteur : Ce fût sa dernière apparition sur scène.
Pratiquement dix ans plus tard, les fans découvrent l’existence de cet album : « c’est comme s’il n’avait jamais disparu ». « En Amont » est bien plus qu’un album posthume, c’est le dernier hommage musical à la beauté de la langue française, l’ultime œuvre d’un des plus grands artistes français. En 2008, le chanteur enregistrait chez Barclay l’album « Bleu Pétrole », son dernier album studio avant sa disparition. Durant l’enregistrement de cet album, Bashung a laissé en chantier onze titres, onze pépites sonores que nous découvrons avec une grande émotion cette année. C’est la femme de Bashung, Cholé Mons qui a été chargé par son mari d’achever cet ultime projet.
Le plus frappant lors de la première écoute de l’album est la simplicité musicale qui se dégage de chaque morceau, loin des fioritures et du mixage submergé, « En Amont » offre une instrumentalisation juste et rehaussée de guitares ensorcelantes qui portent à merveille la voix du chanteur et la beauté de ses vers. Si je devais choisir un seul morceau à écouter pour décrypter cet album, je choisirais sans hésitations « Elle me dit les mêmes mots ». Ce morceau écrit par le non moins immense Daniel Darc offre la vision d’un Bashung poète, dictateur de la langue française, « crépusculaire » dans sa façon de déblatérer une simple phrase pour au final la rendre sublime. Ce morceau est bouleversant tout comme l’album qui l’entoure et comme le chanteur qui met ses tripes sur la table pour nous offrir un bijou sonore.