3 ans après leur superbe retour en 2010, OMD continue sur sa lancée et nous offre une suite, pas aussi catchy qu'History of Modern mais vraiment intéressante. Dès le "Please Remain Seated" ouvrant l'album, on retourne 20 ans dans le passé et on se trouve projeter dans les petites pistes expérimentales et vocales de "Dazzle Ships". On se rappelle l'échec de cet album à son époque, mais ça y'est, maintenant on est dans le futur les mecs, vous pouvez vous lâcher, le public approuvera... D'ailleurs, c'est le cas, "English Electric" est un succès critique et il n'avait pas été aussi haut dans les charts depuis 1991 avec "Sugar Tax".

Alors le groupe ne se prive pas, cet album est la version 2.0 de "Dazzle Ships", celle du futur maintenant présent. "Decimal" nous remémore "ABC Auto-Industry", "Atomic Ranch" est dans ce même genre de pause électronique bizarre, "The Future Will Be Silent" s'amuse avec ses samples vocaux et envoie du lourd (comme on le dit de nos jours) niveau beat, de la même façon que le puissant "Our System" avec ses basses saturées et les fameux choeurs synthétiques que l'on entend à nouveau sur l'ensemble du disque. (Par rapport à leur période 80's, seulement les cuivres semblent avoir disparu. Pourtant, le saxophoniste Martin Cooper est toujours présent...)

D'autres titres comme "Final Song" (qui conclut logiquement l'album) pourrait aussi se classer dans la catégorie expérimentale, mais elle est composée, comme un tiers de l'album, d'une façon tout à fait Kraftwerkienne... Le groupe ne se contente même plus de faire référence à leurs idoles, ils copient leur style pour nous livrer leur version de Kraftwerk, une filiation que n'aurait pas renié les Allemands, d'ailleurs, Bartos est à l'origine du "Kissing in the Machine", composé au départ en 1993 pour un de ses projets bis. "Metroland", 1er single, s'il n'y avait pas eu ce chant, aurait pu se retrouver sur "Trans-Europe-Express", mais l'influence se sent ici sur toutes les pistes.

Puis, il reste les morceaux "synthpop" typiques du groupe; les belles tracks "romantico-nostalgiques" comme "Stay With Me" ou "Night Café", le deuxième single dansant façon "Enola Gay"; "Dresden" avec ritournelle au synthé incluse ou encore la ballade "Helen Of Troy" dont le titre n'est pas sans nous remémorer leur "Joan of Arc". Ces titres ne sont pas les plus fameux dans la liste mais ils ont le mérite de faire le boulot en nous rappelant la patte éternelle de la bande.

Elle continue donc ici à lorgner le futur en s'inspirant du passé, et c'est avec plaisir que je continuerais à les accompagner dans leurs prochaines aventures; toujours aussi enthousiasmantes, voir plus qu'à leurs débuts.
Strangeman57
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le 30 nov. 2013

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