Une musique nostalgique et fragile, un pur bonheur

Quel bel album que ce N° 21 de la collection éthiopiques ! à mes oreilles, c'est une petite pépite. Je l'ai rencontré par hasard sur FIP un matin alors que j'étais sur mon ordi. A la fin de cette fenêtre magique sur la mélodie d'une originalité exquise, j'ai cherché partout où je pouvais acquérir cette perle de piano solo, comme très légèrement désaccordé, d'une poésie quasi insoutenable, d'une émotion sublime qui m'a donné la chair de poule, en un mot, qui m'a renversé.

Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou est née en 1923. C'est une religieuse chrétienne issue d'une famille bourgeoise. à l'écouter, il semble qu'elle a découvert un piano perdu dans la brousse sauvage d'Ethiopie et qu'elle a appris à le maitriser dans son coin sans jamais se frotter à une quelconque tendence musicale entre les années 30 et aujourd'hui.

Dans les faits, elle a travaillé avec un violoniste polonais après guerre (39-45), et a obtenu une bourse pour perfectionner son jeu de piano, à la Royal Academy of Music. Puis décue par ce monde, elle s'est fait nonne et a eu une vie misérable. elle a de nouveau été découverte en 2006 à l'age de 83 ans !

Dans sa musique d'une simplicité touchante, il y a des envolées de tempos (tempi ?) qui vous font frissonner l'âme à leur passage. C'est comme écouter le chant des oiseaux en y décelant une mélodie surrannée, surtout sur la première piste, the homeless wanderer, mais aussi sur les pistes 6, 10, 11 et 14.

Tous les morceaux ont la même structure: ce sont de petites phrases musicales qui se succèdent comme les phrases d'un morceau de blues, mais avec une échelle d'accords différents. Les savants de wikipedia parlent de système modal pentatonique.

Je sais qu'il y a un autre disque de sa musique mais je n'ai pas été en mesure de trouver les réfrences. Mais voici un lien youtube pour faire plus ample connaissance avec cet album:

https://www.youtube.com/watch?v=TGASxG0IY4E

bonne écoute et à bientôt.