Evangelion par Marc Poteaux
Les polonais de Behemoth reviennent tous les deux ans un nouvel album destructeur sous le bras. C'est un fait que l'on a intégré, tout autant que le ras-le-bol du début de semaine de boulot, ou l'augmentation du prix de l'essence ; ça fait partie du paysage. Voici donc le neuvième album de Nergal, cette fois-ci mixé par monsieur Colin Richardson, grand manitou de la console. Premier constat, il y a un mieux, et à tous les niveaux. Là où « The Apostasy » se concentrait sur l'annihilation totale et systématique des résistances de l'auditeur, privilégiant l'immédiat à la durée de vie, celui-ci est plus vicelard, rampant, et multiplie les angles d'attaque pour mieux capturer l'âme de ses victimes. Mieux composé, mieux produit, plus imaginatif, incluant des parties plus étranges ou des orchestrations malsaines, « Evangelion » est l'album de metal extrême intelligent qu'on était en droit d'attendre de Nergal, qui lui-même est loin d'être bête à manger du foin. Une espèce de mélange entre le Behemoth de « Demigod » et le Morbid Angel de « Gateways To Annihilation », qui propose plusieurs niveaux de lecture. Une grande réussite en tout cas.