La critique du gros con qui se plaint tout le temps - Episode 1

Premier tentative de "La Critique Du Gros Con Qui Se Plaint Tout Le Temps" (et qui accessoirement met des majuscules là où il ne faut pas juste pour faire chier le monde. Premier épisode où la mauvaise foi (peut-être ?), le mauvais goût (sûrement ?) et la tentative d'analyse musicale (joker ?) tentent vainement de se concilier pour que toi, cher lecteur qui me juge, puisse trouver un intérêt dans ces lignes. Et si tu n'en trouves, bah retourne lire les chroniques des Inrock, ça te mettra du Yoghourt dans le cerveau et te fera aimer MHD (ce qui est, aujourd'hui, la plus grande offense qu'on peut faire à l'industrie musicale, merci, au revoir).


On ne s'y attendait pas réellement. On avait perdu presque l'espoir. 2008, The Age Of The Understatement puis, plus rien. Ah si, Alex Turner s'est tellement transformé avec facilité en leader musical et culturel chez nos jeunes têtes blondes assoiffées de mélodies british bien polies/propres sur elles et éloignées des standards puristes de fans de Rock-Indé que ses albums trônent désormais sur les comptoirs principaux des Espace Culturel de Leclerc. Chapeaux bas l'artiste. AM, on a bouffé jusqu'à l'excès, jusqu'à en chier une soi-disant passion pour le Rock plus recherché alors qu'Arcade Fire avait déjà niqué l'indé-Mainstream-Game depuis Reflektor (problème, les gens étaient trop cons pour saisir le talent de ces mecs). Un succès monstre pour l'un alors que pour l'autre, c'est plus compliqué, le seul projet valable de Miles Kanes, c'était The Rascals et plus que l'importance de ce groupe, ce qu'on retient surtout c'est l'horrible intonation que notre si bel accent Français donne lorsque l'on nomme le nom du groupe. Bon, je suis pas à deux doigts de dire que The Last Shadow Puppets est le projet principal, désormais, de Miles Kanes mais disons qu'avoir Alex Turner à ses côtés, ça va surement lui sécuriser la vie, financièrement du moins, pour les 3 prochaines années (ou les 3 prochain mois si le mec dépense pas tout en frais de justice à force de croire que toutes les femmes du showbusiness sont des putasses toutes prêtes à forniquer avec le premier gogo venu pour avoir un papier stupide sur un groupe de merde publié dans une revue que, de toute façon, personne ne lit).


Car oui, Alex Turner a monté si vite avec les Arctic Monkeys que le voir revenir dans The Last Shadow Puppets ça donne presque l'impression que Miles Kanes fait l'aumône à Alex Turner mais qu'importe, l'intérêt de voir la reformation de ce groupe réside surtout de voir comment Alex Turner, créateur du concept "cerveau en gelée" depuis que "Do I Wanna Know" réside perpétuellement dans ma tête comme un acouphène léger (svp arrêtez de le mettre en soirée, j'en peux plus), va être sorti de sa zone de confort pour repartir sur des sons qui ont bati son "près-succès" à savoir du vrai indé-rock, celui que 50% de la populace ne pige pas mais va quand même écouter car les 50% de l'autre moitié n'écoute pas faute d'être bien trop occupés à se mettre le crâne sur l'electro, devenu fier étendard d'une génération dépravée à l'alcool, aux cendres de cigarettes et 10 balles de weed qu'ils ont une fois de plus perdu car trop bourré aux chiottes de la "dernière boîte tendance où il passe du bon son". (Ces mecs-là sont un bon indicateur d'ailleurs => quand un groupe a réussi à percer, ce sont ces même personnes qui viennent te pousser au quatrième rang avec leur litron de vodka-orange dans une bouteille coca franprix dans un festival juste pour gueuler sur le titre phare et s'en aller pour s'écrouler finalement pendant le set de Boys Noize, groupe que, soi-disant, cet enculé attendait avec impatience, troud'cul).


QUOIQU'IL EN SOIT, (oui je pompe sur Lester Bangs et alors ? Oasis a bien sucé la moelle des Stone Roses pendant des années pour se poudrer le nez et remplir des stades et personne ne s'en est jamais plaint), "Everything You've Come To Expect" n'est justement pas "Tout ce qu'on attendait". Un joli doigt d'honneur que ce titre tant l'écart entre le premier album sorti en 2008 et ce nouveau skeud aux contours légers et chatoyants me donne un arrière goût de ballades Arctic-Monkiennes. Sans déconner. Déjà, cas à part, ce putain de single "Bad Habits", des frissons mon bon ami, des violons violés inspiration scream-moment des meilleurs films d'horreurs (Hitchcock serait fier), avec la voix déraillée de Miles Kanes sur une production douteusement juste, le groupe est de retour, est en forme et est prêt à te coller un crochet du droit dans la machoire.


Mais comme une baise sous alcool, le lendemain est plus difficile, ce lendemain pourrait se traduire à l'écoute du début de l'album, Aviation. Rien ne se dégage de ce titre, Miles et Alex passent plus pour des chanteurs à midinettes qu'à de réels compositeurs. On s'ennuie ferme et ça démarre mal.
Heureusement, Miracle Aligner nous tombe sur la tronche et Alex Turner nous balance enfin ce qu'on attendait de lui, un Turner qui nous fait comprendre pourquoi le mec est désormais là où il est, une voix qui chatouille les oreilles, cette façon d'allonger ses fins de phrases tel un crooner sans jamais tomber dans le cliché avec cette légèreté si propre à sa personne, rajouté à ses wooh ouh ooohhhh sexy à un point que je pourrais mouiller culotte alors que j'en ai une, ce titre me donne envie de basculer du côté de nos chères moitiés féminines juste pour en prendre une. Même l'efficacité de la guitare sur ce morceau donne l'impression que l'instrument regarde langoureusement la pute au premier rang, comme une tape sur l'épaule et un susurement à l'oreille : hey, je sais pas toi, mais ce mec gère à un point que j'accepterais d'en prendre une dans le cul de sa part juste pour la bienséance de sa prestation magistrale.


Bref', je m'égare. Un coup de Bad Habits et je retrouve ma paire de testiboules.


Seul hic, Miles et Alex ne tiennent pas la longueur très rapidement. Dracula Teeth peine à atteindre le niveau de Miracle Aligner, trop léger, peu inventif (ouais car c'est bien beau de foutre des violons partout pour se donner du crédit d'une certaine hauteur musicale mais quand t'as l'impression que les trucs ont été rajouté au mixage à la vite fait, forcément, ça donne l'impression d'un titre bâclé).
The Element Of Surprise sonne terriblement bien dès la première écoute, ce riff qui ne prend pas trop de place, tout comme les violons qui n'en font pas des tonnes placent clairement ce titre parmi les meilleurs de ce nouvel album. Miles et Alex se baladent avec facilité et légèreté sur ce morceau que s'en est rageant.


Sweet Dreams TN est le deuxième raté de cet album. Alex Turner se retrouve dans un registre qui, à mon goût, ne méritait pas d'être intégré à la palette d'Alex. Le morceau ne propose aucune réelle logique, c'est un petit foutoir pas réellement possible à suivre où la tentative complètement ratée de nous faire chialer d'émotions se crashe contre une incompréhension dans la construction de ce morceau, dommage.


Used To Be My Girl me rappelle les belles heures des Brian Jonestown Massacre mais de façon plus courte, une guitare psyché-profonde aux sons LSDien où s'accompagne les over-dub sur les voix justement gérés, les violons sont mis un peu de côté et ne prennent pas l'ambiance général du morceau pour eux-seul, la guitare distordue conclue un titre étriqué, mâché et recraché de la meilleure des manières avec ses relans 60's comme on aime. C'est court et ça tape juste.


The Dream Synopsis conclut un album qui aurait pu être plus intéressant qu'il ne l'est. Manque de temps ? A force de trop tourner avec les Arctic Monkeys, Alex Turner aurait-il moins pris au sérieux ce projet ? C'est bien dommage et c'est ce qui se ressent de ce nouvel album des Last Shadow Puppets. Simple, efficace, léger mais peut-être un peu trop léger par moment, comme un album fait sur le pouce façon plat-préparé, on déguste les boulettes de viandes qu'on adore, les pâtes plus ou moins gouttues et on jette la sauce tomate pas franchement appétissante. C'est cette même légèreté de ce deuxième album sera peut-être ce qui causera sa perte et le fera tomber dans l'oubli de ces albums sortis en 2016, intéressant mais pas assez solide pour perdurer. Alex Turner n'a pas réellement tenté de sortir des sentiers battus applatis depuis longtemps par les Arctic Monkeys en se contentant d'être moins en avant sur la production, ou en chantant juste en duo avec Miles Kanes, dommage. On retiendra Miracle Aligner, Bad Habit, The Dream Synopsis mais sans réelles convictions, des morceaux très bon, il ne faut pas s'y méprendre, mais manquant juste ce qu'il faut de solidité pour devenir des futurs side-project classiques. On les appréciera en live cet été et puis c'est tout. (et peut-être que c'est amplement suffisant dans le fond ?)

LesterBangs
7
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le 5 avr. 2016

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