Evokebox par Marc Poteaux
Le précédent opus de notre ami le jovial Rudy Ratzinger m’avait déçu, tout comme des milliers de fans d’un one-man band qui avait dans le passé su composer des pièces violentes, froides et dansantes qui imprégnaient le corps et l’esprit et entraînaient une adhésion immédiate au genre (pour les cerveaux lents, on parle d’électro-dark, c’est marqué au-dessus). A part deux ou trois titres en droite lignée de ses prédécesseurs, « Wreath Of Barbs » avait une fâcheuse tendance à donner dans l’instrumental flippant (passe encore), ou carrément dans l’électro goth de bas étage, mélodie à deux marks et voix féminines gnangnan à l’appui. Et si, encore une fois, comme un certain nombre de fans, j’ai passé l’éponge pour une fois, prenant plus la chose comme un mélange de récréation, de panne d’inspiration et d’influences un peu honteuses qu’il fallait bien faire ressortir pour éviter qu’elles ne gangrènent le reste, aujourd’hui, je n’ai plus envie de rigoler. Alors quand, de l’artwork en forme de jeu vidéo bon marché à la musique qui essaie tant bien que mal de se donner un air « evil » alors qu’elle sent le potage et les charentaises à plein nez, j’ai l’impression au mieux qu’on essaie de me jeter du souffre au yeux, qu’au pire on se fout ouvertement de ma gueule et que Marcel Béliveau va sortir des toilettes, je suis colère. Je ne prendrais pas de gants – d’autant plus que c’est pas pratique pour taper : « Evoke » est une grosse bouse, que deux ou trois passages corrects mais déjà entendus ailleurs ne suffisent pas à sortir du marasme. Rudy est au bout du rouleau (ou trop heureux pour faire son taf correctement), et c’est pas beau à entendre. Mortellement ennuyeux.