Souvenirs, souvenirs... Un jour, je rentre d'une journée lycéenne où je viens de subir deux longues heures de cours de philo. Cependant je suis ravi, car c'est jeudi soir, l'occasion de se payer une bonne soirée ciné pour oublier débats kantiens ou rousseauistes auxquels j'ai renoncé. Ce soir-là, l'on diffusait Le Dernier des Mohicans, superbe film épique de Michael Mann. Je m'étonne alors du rôle interprété par Daniel Day-Lewis, car son look sauvage me rappelle deux musiciens dans un clip en noir et blanc. Le groupe s'appelle EXTREME, et la chanson me trotte dans la tête pendant longtemps... Puis, quelques jours plus tard, je jette mon dévolu sur Pornograffiti du même groupe à la médiathèque du coin. Une fois chez moi, entre deux petits jams à la gratte sèche, je décide d'écouter ce fameux Pornograffiti à la pochette si violente dont personne ne voudrait pour décorer ses chiottes...


Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant Decadence Dance ! Cette intro inquiétante, ce riff d'ouverture énorme, ce refrain ultra-dansant, et surtout, ce Nuno Bettencourt qui explose de partout, qui enchaîne les soli à une vitesse folle... Un morceau de malade qui est ce qu'est l’absinthe après un lendemain de grosse cuite, ou un épisode de Dora l'exploratrice après s'être maté The Thing de Carpenter : une véritable tuerie ! Li'l Jack Horny contient une session instrumentale excellente avec ses cuivres et ses guitares omniprésents... Et une intro encore une fois hallucinante... When I'm President brille par son phrasé rap et Get The Funk Out pour sa basse endiablée. Tiens, voilà le morceau que je fredonnais depuis des lustres : More Than Words. Une chanson vraiment à l'opposé de ce que fait EXTREME habituellement, mais leur prestation unplugged est décidément à saluer. Pas étonnant que ce soit devenu leur plus grand succès en single (même la France lui a réservé un super accueil, tout comme l'album d'ailleurs). À peine ce morceau passé, on retombe dans le Hard bien funky avec Money (In God We Trust). Ce morceau, ainsi qu'It ('s A Monster) en constituent une belle paire... de titres complètement barrés.


Place à la chanson-titre ! Des riffs bien groovy, en veux-tu en voilà, des paroles bien senties, et un solo de basse d'anthologie aussi bandant qu'une Carmen Electra en tee-shirt mouillé. Jouissif ! Mais là, c'est la baffe. En effet, When I First Kissed You surprend par son ambiance délicieusement vintage, et quand il s'agit de jouer les crooners, Gary Cherone a vraiment une voix exceptionnelle. Les envolées de cordes et de piano qui émaillent ce morceau, ça peut prêter à sourire pour du EXTREME, mais c'est tellement original et tranquillisant que c'en devient chouette. Suzi..., voilà un morceau un peu bouche-trou mais qui reste écoutable. Le morceau le plus Heavy de ce disque est sans conteste He-Man Woman Hater, monstrueux, qui se laisse apprécier pour son intro hypnotique et son refrain 38-Tonnes. La ballade-guimauve-bien-mielleuse Song For Love est loin de valoir More Than Words, bien qu'elle puisse au moins avoir le mérite de figurer sur la bande-son du Petit Dinosaure 26 (ah non... il existe pas ?). Heureusement, ce Pornograffiti s'achève sur une bonne note grâce au très bon Hole Hearted, orienté acoustique et autre succès du groupe, qui brille par sa rythmique entraînante et permet de conserver une trique d'enfer.


Comme dirait Monsieur Eddy, cet album devrait être remboursé par la Sécu tellement il fait du bien. En tout cas, après un nombre incalculable de repassages sur la chaîne, je considère ce Pornograffiti d'EXTREME comme un de mes disques préférés de Hard... Gary Cherone est un vocaliste de grand talent, Nuno Bettencourt a tout d'un guitar-hero (au point de rejoindre RIHANNA en tournée, tu parles d'un grand écart facial). Ce tandem est bien épaulé par la section rythmique assurée par le duo Badger/Geary. Ce qui fait la force d'EXTREME, c'est aussi son côté très déjanté. Pour les amateurs de Hard Rock festif et qui envoie du rêve, rien ne vaut mieux qu'un bon Pornograffiti !


P.S. : Rien que d'entendre Decadence Dance au prochain Hellfest, j'en salive déjà.

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le 8 mars 2014

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Melk

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