Exuvia
7.7
Exuvia

Album de The Ruins of Beverast (2017)

Depuis la sortie de Blood Vaults, j'ai eu l'occasion de voir le groupe d'Alexander von Meilenwald en concert et The Ruins Of Beverast (TROB) s'avère particulièrement brillant dans l'exercice, les compos des différentes époques du groupe trouvant toutes leur place dans un set extrêmement soigné. C'est à ces moments-là qu'on se rend compte que leur œuvre est bâtie avec une grande cohérence, progressant d'album en album avec un niveau de composition toujours plus élevé mais sans jamais renier l'identité profonde de la formation.
Avec Exuvia, ce sentiment s'en retrouve encore renforcé.


Ce dernier-né fait suite à un petit EP sorti fin 2016, qui annonçait le thème qui allait être développé ici : le chamanisme.
Hormis la couverture, déjà très évocatrice, l'intro de l'album met clairement sur la piste, avec ce sample de chant chamanique tiré de je ne sais où. Au-delà de ça, Exuvia ne propose que très peu de morceaux, mais tous d'une durée conséquente (entre huit et quinze minutes) permettant de développer des atmosphères denses et prenantes.


La construction et la cohérence de ce disque sont en tous points admirables, celui-ci tenant ses promesses sur la longueur et restant passionnant tout au long des nombreuses écoutes nécessaires pour se l'approprier pleinement.
D'un côté, il y a des titres qui interpellent instantanément : c'est le cas pour Surtur Barbaar Maritime et Mære, qui m'ont scotché dès la toute première écoute, avec leur riffing complètement obsédant, mélancolique et sublime à en pleurer. Le doom death à son paroxysme, quasi funéraire avec ces passages monolithiques imposants.
De l'autre, il y a tellement de nuances, de variations de chant, de samples (pour la plupart discrets) qu'on découvre un nouvel élément à chaque écoute. Cet album ne finit pas de se révéler.


Dans le plus grand des classicismes comme dans l'expérimentation (Takitum Tootem!), TROB demeure brillant, la musique restant toujours au service de cette ambiance chamanique qui est le fil conducteur sur Exuvia et qu'on ne perd de vue à aucun moment.


Cet album s'impose comme un aboutissement de l'oeuvre du groupe allemand, une pièce maîtresse en soi mais également le point culminant d'un long parcours menant vers l'excellence, une route déjà pavée avec les albums précédents. Pas de coup de coeur, pourquoi donc ? Parce que je n'en attendais finalement pas moins d'une des formations les plus intéressantes du moment en metal extrême, voilà tout.


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Man_Gaut
9
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le 22 oct. 2017

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Man Gaut

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