Sorti le 14 avril 1981, Faith est le troisième album studio du groupe britannique. Arrivant exactement un an après Seventeen Seconds, il continue d'explorer les thèmes sombres et introspectifs initiés précédemment, tout en sombrant dans une ambiance plus pessimiste, nous faisant passer d'une brume légère à un épais brouillard opaque et grisâtre. À cette époque, le groupe était profondément influencé par des circonstances personnelles et des événements mondiaux moroses, comme la Guerre Froide et la crise économique en Angleterre. Robert Smith a, de plus, conçu cet album dans une période de profonde réflexion personnelle, marquée par le deuil et la perte de son grand-père. Le ton est donné.
Robert Smith, Simon Gallup au basse, et Lol Tolhurst à la batterie, ont adopté une approche minimaliste et éthérée de la musique, avec l’utilisation notable de claviers et d’effets sonores qui amplifient l’atmosphère mélancolique de l’album, ainsi qu'une basse à la fois pesante et aérienne grâce aux effet de flanger, qui demeurera l'instrument principal de cet album. Pour l'anecdote, c'est Faith qui m'a donné envie de débuter la basse.
Faith se caractérise ainsi par son ambiance sombre et mélancolique. Les chansons sont enveloppées dans des nappes de synthétiseurs et de basses profondes, soutenues par un tempo souvent lent qui contribue à une sensation de désolation. Le morceau titre, "Faith", est un bon exemple de cette esthétique, avec ses lignes de basse résonnantes et le chant plaintif de Smith.La piste "The Funeral Party" illustre également le talent du groupe pour créer des atmosphères émotionnellement chargées à travers des arrangements simples mais efficaces. La chanson est une méditation sur la mort et le deuil, thèmes récurrents dans tout l'album.
"Faith" se distingue aussi par son absence de single commercial, ce qui renforce le sentiment que l'album a été conçu comme une œuvre complète et cohérente, plutôt que comme une collection de chansons destinées à la radio. Cette approche a contribué à son statut de classique culte, bien que l'album n'ait pas rencontré un succès commercial immédiat.
Au final, Faith est un album qui, bien qu’ancré dans son époque, parle de thèmes universels tels que la douleur, le deuil et la solitude. Son approche introspective et sa production distinctive en font un incontournable pour les amateurs de post-punk et de musique gothique. L’album est une fenêtre sur une période de la vie de Robert Smith et de The Cure, offrant un aperçu sincère et brut de leur art à ce moment crucial de leur carrière. Mon favori du groupe.