Cet album est littéralement une bombe d'émotions et de sens, un ovni qui nous propulse dans une profonde introspection. The Cure a fait très fort sur ce coup, et m'a changé à jamais avec des titres issus de cet album : Other Voices, Primary, ou encore l'incroyable The Funeral Party.
Dans la droite lignée de Seventeen Seconds, les morceaux de l'album sont froids, la basse de Simon Gallup est plus que jamais présente. A cette époque, Robert Smith écoute beaucoup de chants grégoriens et s'intéresse à la religion. Dans un tel contexte, rien d'étonnant à ce que l'album adopte un caractère profondément spirituel et religieux. La pochette du disque, réalisée par Parched Art, représente les ruines de la Bolton Abbey dans le brouillard. Plus tard, Robert Smith s'y mariera d'ailleurs avec son amour d'enfance Mary.
Lors de l'écriture et de l'enregistrement de cet album, plusieurs membres du groupe traversaient des moments douloureux (maladies, deuils de proches). Robert Smith fréquentait alors énormément les églises, ce qui donne à cet album une atmosphère quasi mystique.
Chaque seconde de chaque morceau sonne comme une admirable contemplation mélancolique.
Dans les morceaux de ce magnifique album, la voix de Robert Smith est empreinte d'une grande émotion. Et alors qu'elle se perd dans le lointain, l'auditeur ne peut rien faire d'autre que de sombrer avec elle... L'album est si fin et sensible qu'il représente un véritable monument musical.
Une allégorie du spleen, mon incontestable numéro un.