Faith in Strangers par catadioptre
Découvert entièrement par hasard au détour d'un statut de Lucid (http://www.senscritique.com/activity/51659477) clamant fièrement sa supériorité à Richard D. James, Andy Stott a immédiatement piqué ma curiosité. Après une brève visite de la page Last.fm du type, je télécharge donc son nouvel album, m'attendant à de la dub techno minimaliste, conformément à ce que renseignent ses tags sur le site.
Or si cela correspondait probablement bien à ses anciens travaux, il n'en est rien concernant Faith in Strangers, disque merveilleux qui mêle ambient et bass à l'anglaise ! Démarrant doucement par un lent morceau empli de nappes ambiantes, Stott fait évoluer progressivement l'atmosphère dans le deuxième titre, dans lequel des sonorités de bass music font leur première apparition, ainsi qu'un autre élément qui sera au cœur du reste de l'album : les vocaux intimistes d'Alison Skidmore, qui ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les travaux de Julia Holter. Après un On Oath également progressif, partant de l'ambient pour aller vers le trap, l'album décolle tout à fait et monte en puissance pour inclure encore plus d'éléments de trap/dubstep/etc. jusqu'à flirter avec la dance.
Le quatrième morceau Science And Industry débute en effet avec un beat syncopé et une atmosphère légèrement paranoïaque, pour incorporer ensuite des basses bien rondes et quelques vocaux de Skidmore. Cette fois le décor a bel et bien changé, de l'ambient introvertie des premiers morceaux on est passé à un titre qui ne détonerait probablement pas dans le catalogue d'Hyperdub ! No Surrender est dans la même veine, s'ouvrant sur des synthés chatoyants et une sorte de bruit de scintillement pour évoluer vers un son pratiquement agressif et aux résonances résolument dance, mais toutefois pas calibré pour le dancefloor.
How It Was revient ensuite vers une ambiance plus calme, mariant toutefois ses synthés ambient avec un tempo et une bassline gltichés et industriels. Le titre suivant, Damage, reprend quant à lui cette esthétique glitch crachotant légèrement pour l'appliquer aux beats trap rencontrés au milieu de l'album, pour un résultat dance mais expérimental.
L'apaisant morceau titre désamorce toute cette folie industrielle dans ce qui sonne presque comme un hommage à Aphex Twin : un breakbeat assez soft, des synthés ambient lointains et une bassline d'autant plus organique qu'elle émane d'une relaxante guitare basse. Guitare basse qui sera l'élément central de la dernière track, conclusion électroacoustique à ce qui restera probablement comme un des meilleurs albums de l'année, mêlant avec brio des sonorités à priori éloignées pour créer un univers envoûtant et progressif.