Loveless, Souvlaki et Nowhere. 3 disques, 3 piliers d'un genre: le shoegaze. Pourtant, si je ne remets pas en cause leur qualité (au contraire), avec le recul ils sont loin d'être les meilleurs albums pour découvrir ce style particulier.
Ride pourrait éventuellement être la porte d'entrée parfaite, mais des 3 mastodontes, il s'agit de celui qui fait le moins l'unanimité (curieusement).
Non décidément, Catherine Wheel semble être le meilleur moyen de s'immerger en douceur dans cette musique moins immédiate qu'elle en a l'air. Attention, je ne dis pas qu'ils sont capables de fédérer des foules entières à leur cause (de toute façon, aucune formation shoegaze ne répond à ce critère), mais si vous aimez les belles chansons accompagnées de guitares texturées, alors Ferment est fait pour vous.
Mais un groupe produit par un des membres de Talk Talk (Tim Friese-Greene) ne pouvait qu’avoir du talent à revendre. Ferment est donc un des meilleurs premiers albums du shoegaze. C'est un tourbillon de sons et de textures qui font évader l’esprit hors de nos corps.
Les deux principales qualités de ce quatuor étant le chant suave de Rob Dickinson, cousin d’un certain Bruce Dickinson. Chanteur d’une formation pas très connue qui s’appelle Iron Maiden, bref… Une voix donc, qui réussit à communiquer de l’émotion et elle est en plus porteuse de mélodies irrésistibles.
Que ce soit le catchy « I Want To Touch You » ou le refrain gracieux de « Black Metallic ». C’est justement avec ce morceau que j’arrive à leur deuxième point fort : leurs guitares. Formant un mur impénétrable mais d’une majesté sans égale, où s’échappe de temps à autre un solo irréel de beauté, parfois au détour d’un break atmosphérique.
Catherine Wheel est à la fois un tourbillon de violence et de douceur, à cause de son mur de guitares et de ses mélodies mélancoliques qui évitent la plus insupportable niaiserie. Grâce encore à cette voix qui ne triche pas, clairement influencée par une autre plus connue: celle de Mark Hollis.
Difficile de reprocher quelque chose à Ferment. Mais si la musique est impeccable, on peut pinailler sur quelques compositions et certaines mélodies se ressemblant un peu trop. Même si le morceau éponyme dévoile un goût pour une musique plus reposée et atmosphérique. Une autre preuve de l’influence qu’exerçait Talk Talk (décidemment…) sur eux.
Voilà en définitive, du shoegaze percutant et hautement mélodique qui peut rappeler les… Smashing Pumpkins ! Ils ont justement fait les premières parties de ces derniers lors de plusieurs concerts. Alors si la voix de Billy Corgan vous a toujours gênée, Catherine Wheel pourra peut-être vous satisfaire.
Chronique consultable sur Forces Parallèles.