Fest Noz de Paname
5.9
Fest Noz de Paname

Album de Manau (2000)

Regardez le nombre d'avis pour cet album et vous aurez une bonne idée de la chute médiatique de Manau en ce début de 21e siècle. Universal avait fait d'eux leur poule aux œufs d'or de l'été 1998, allant même jusqu'à avancer la sortie de Panique Celtique de plusieurs mois.

Deux ans plus tard, ils reviennent mais ce n'est plus la même ambiance, tant dans l'aspect musical que dans l'aspect marketing. On est bien loin du bourrage de crâne de "La tribu de Dana" et la sortie de ce 2e album est bien plus discrète. Quelques plateaux télé, quelques clips diffusés et voilà.

Universal leur avait fait signer un contrat de 4 albums mais dès Fest Noz de Paname, la promo s'est montrée plus timorée. Alors que s'est-il passé ? Attention, je me lance dans la pure spéculation, appuyée par rien d'autre que l'écoute de ce deuxième opus.

Je dirais que Fest Noz de Paname est bien plus maîtrisé que son prédécesseur, proposant des prods et des thèmes variés. Le fait de faire appel à de vrais musiciens est un plus non négligeable. Sérieusement, ils ont même utilisé une scie musicale. Une putain de scie musicale !

Ajoutez à cela la présence de Maurane, de Dee Dee Bridgewater et le retour d'Antoine Duléry pour faire l'intro et vous avez les ingrédients d'un plan marketing bien ficelé.

Un projet ambitieux donc, mais nombreux ont été les gens à ne pas entendre parler de cet album (comme du reste de la carrière du groupe d'ailleurs). Je pense que c'est parce qu'Universal s'attendait à un Panique Celtique 2 et que Martial Tricoche et Cédric Soubiron sont partis dans une direction totalement différente. Exit l'heroic fantasy d'inspiration celtique et bonjour à l'ambiance bal-musette. Dit comme ça, ça a l'air d'être une idée de merde mais le résultat fonctionne étrangement bien. On retrouve de l'accordéon sur "Fest Noz de Paname", de la flûte sur "J'dédicace" et de l'harmonica sur "Tout le monde". Je vous ai parlé de la scie musicale ?

On retrouve l'aspect "conteur" de Martial qui passe de l'hilarant "Faut pas faire chier Mémé" au très sérieux "Dernier Combat". Et puis, utiliser des personnages rend le propos plus digeste. "Un type bien" est un titre marquant grâce à son récit raconté du point de vue d'un soldat américain qui s'apprête à bombarder Hiroshima. On échappe à un discours du type "oh là là c'est pas bien la guerre" et on suit ce militaire sans comprendre ce qu'il va faire. La fin est donc d'autant plus impactante qu'elle est inattendue et c'est là toute la force de l'écriture de Martial.

Zgatch
8
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le 4 août 2024

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