En 1975 sort de façon assez confidentielle le premier album de Tom Newman, ami et collaborateur de Mike Oldfield pour qui il produira notamment Tubular Bells ou Amarok. C'est donc tout naturellement que Oldfield vient prêter main forte et joue sur plusieurs morceaux, en compagnie notamment de Mick Taylor des Rolling Stones.
Comme quelques disques majeurs de la période, cet album est un pot-pourri des genres et des tendances en vogue dans l'Angleterre de l'époque. On y croise dnc pêle-mêle de l'acid folk, du folk traditionnel anglais, des nursery rhymes (une grosse influence de la pop psyché à l'anglaise), des titres un peu plus rock voire carrément psyché - étonnante reprise des Beatles - le tout sans grande cohérence, le défaut à payer pour ce genre d'exploration-témoin-reflet d'une époque.
Côté exécution / production, évidemment rien à redire, on est face à des fous furieux multi-instrumentistes et surdoués, à l'aise dans tous les registres, au premier degré ou non. Si le manque de cohésion de l'ensemble nuit à la crédibilité du disque, la réédition récente et complète du disque avec une tracklist différente et étoffée (cf fiche SC), accentuant ce sentiment, confirme néanmoins la volonté d'exploration du musicien, qui durant les sessions d'enregistrement s'est même essayé à un curieux reggae calypso, à des pochades médiévales ou à de la soul.
Eclectique jusqu'au bout des ongles, Fine Old Tom, plus qu'un véritable album, est le témoignage d'un passionné qui a voulu aussi "faire son disque" avec ses amis, en s'amusant à investir une palette aussi large que possible de styles avec un certain brio. Il se trouve juste que ses amis n'étaient pas des inconnus et que le disque a donc pu exister plus facilement que si je prenais la même décision demain. Si tout n'est évidemment pas réussi, le résultat fascine quelque peu et une grande chanson sort très nettement du lot : Alison Says" justifie à elle seule de se pencher sur ces quelques pistes, pour ses voix aériennes, entremêlées, sa mélodie charmante et accrocheuse, donc un certain Panda Bear saura à coup sûr se souvenir bien des années plus tard.
Une curiosité.