My Vitriol, un groupe sulfureux
Découvert au gré de mes expérimentations musicales d'étudiant fauché (pléonasme ?) de début de nouveau millénaire, ce "Finelines" aura été une sacrée surprise !
C'était au rayon "musique" d'une grande enseigne spécialisée dans les loisirs numériques dont je tairai le nom, accompagné de mon grand poto de l'époque, devenu musicos très talentueux depuis, je lui faisais écouter ce petit groupe qui démarrait avec son excellent premier album "Parachutes". Oui, Coldplay, c'est bien ça ! Et lui, impassible, me rétorqua qu'il préférait sa découverte, me tendant le casque: My Vitriol (dont les membres sont passés par la même université que la bande à Chris Martin, coïncidence !), une claque de chaque instant. Vu comment Coldplay a tourné depuis, rétrospectivement, je me dis qu'il avait raison le bougre, je devais vraiment avoir l'air con en fait...mais qu'importe, ce furent de bons moments, "Viva la Vida" !
Dès les premières secondes, "Alpha Waves" annonce la couleur. Cet album sera instrumental, planant, et il faut s'attendre à du lourd ! Sous ces airs de bande originale de films (et ce ne sera pas le seul moment dans l'album), ce premier titre annonce ce qui sera le premier monument de l'album.
"Always Your Way". Rythme endiablé, guitares saturées et mélodie catchy, c'est sur ce titre qu'on entend pour la première fois de l'album le timbre du sri-lankais/anglais Som Wardner. L'accord est parfait, la diction semi-léthargique, presque "Cobainienne", la musique nous emportant quelque part entre le grunge et l'indus (et heureusement, il y a l'indus...ok je sors). Je vous invite d'ailleurs à visionner le clip, trouvable très facilement sur différents sites de video broadcasting de chez "tchut tchut pas de marque". Un indice, chez vous: "Wepipe". A noter que je suis plus ou moins amoureux de la bassiste, Carolyn Bannister. (je dis "plus ou moins" juste pour semer le doute au cas où ma moitié passerait dans le coin...)
Puis arrive "The Gentle Art of Choking", qui reste dans la continuité, peu de prises de risques, mais après tout, la formule fonctionne, alors qu'importe ? "Kohlstream" annonce un "Cemented Shoes" avec son refrain et ses guitares tranchantes, kaboom !
"Grounded" se pose un peu plus, même si le titre conserve cette patte unique, cette aura planante et presque sensuelle. A noter que Vincent Gallo apparait dans le clip de la chanson.
"C.O.R" provoque une véritable cassure. On croirait que Jonathan Davis ou Corey Taylor ont pris le micro, le son devient lourd, bourrin, bestial. C'est court, ça change, c'est bon !
Nouvelle cassure, "Infantile" change de rythmique, les guitares redeviennent légères et planantes, Som chuchote puis recommence à chanter sur le refrain. Pas forcément un morceau majeur, mais une bonne transition, "a shape of things to come" comme dirait l'autre. "Ode to the Red Queen", une guitare qui hurle sur un faux rythme de batterie.
Puis bam ! LE morceau, la pièce maitresse, "Tongue Tied". Début à la James Bond avec un léger picking, puis rythmique douce et montée en puissance. C'est mélancolique, symphonique, et ensuite seulement, ça envoie la purée ! Magistral.
"Windows and Walls" et "Taprobane" permettent au groupe de respirer un peu avant une nouvelle attaque, au doux nom de "Losing Touch". Assez classique dans sa structure, le titre se démarque autrement. Après le cri de Munch et celui de Wilhelm (pas Christophe, l'autre), voici le cri de Wardner, à se casser la voix, même si Som est sans doute moins bon au poker que notre Patrick national, mais on ne peut pas être bon partout.
"Pieces" renoue avec la douceur avant que "Falling Off the Floor" ne reprenne des sonorités façon 007 et une rythmique assez convenue. Enfin, "Under the Wheels" conclut l'album comme "Alpha Waves" l'avait débuté: de manière planante et presque cinématographique, un certain minimalisme s'ajoutant à la formule.
Vous l'aurez compris, passée la claque "Tongue Tied", la deuxième partie est moins passionnante, mais demeure tout à fait plaisante à écouter. Une belle découverte du rock alternatif, pour un groupe qui n'aura hélas pas sorti d'autre album depuis, snif.
David, mon poto, si tu me lis, pour cette découverte, Thanks Bro' !
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