La pochette dégueulasse du disque ne doit pas cacher la vérité derrière ce titre énigmatique et volontairement planant du côté des astres, Valleys of Neptune continuera d'ailleurs sur cette voie (lactée) quelques années après. La suite d'Electric Ladyland ne verra jamais le jour du temps où Jimi Hendrix savait hisser sa guitare au plus haut des cimes entre deux coups de biture probablement pas aussi inoffensifs qu'ils n'y paraissaient.
La suite on la connait et certains morceaux gravés ici, enregistrés quelques semaines avant sa mort, ont fort belle allure. On pourrait passer des heures à écouter et déchiffrer la beauté de Drifting, titre aux mille et une nuances de guitares, tantôt toutes proches de l'oreille ou comme un écho passager, voguant entre deux Astres inatteignables par le commun des mortels. Hendrix en a tiré la quintescence, toujours en suspension sur un fil, tendu et fier comme un loup. Dans un décor de western avec clinquements de bouteilles de whisky et palabres amusées (sans doute à propos de ce génial guitariste black en tenue de peau rouge) et applaudissements de rigueur, ou un My Friend qui remporte le titre du morceau le plus friendly, décontracté et classieux comme jamais, Hey Baby et son intro soeur siamoise hardrock de Little Wings, on pourrait continuer des heures sur cette compilation accouchée trop tard, beaucoup trop tard.