Ceux qui maintenant connaissent bien King Gizzard savent qu'ils ont attendu longtemps : plus d'un an sans album, c'est une période qui n'a jamais duré aussi longtemps (surtout que le dernier date du 31 décembre 2017, et achevait une période dingue). Pourtant il est revenu, et on s'est demandé ce qu'il allait nous servir cette fois. Car KG&TKW est tellement productif et variable qu'il est impossible de prévoir ce qu'il va nous sortir: on a déjà eu droit au psyché Float Along - Fill your Lungs, le garage rock turbo-infini Nonagon Inifinty, le jazz sirupeux Sketches of Brunsweak East ou encore Flying Microcotonal Banana avec ses microtonales ou Polygondwanaland dont je ne saurais pas expliquer le genre, mais qui ont une ambiance bien définie. C'est à se demander ce qu'ils n'ont pas encore fait (personnellement j'attends le Trip-Hop Microtonal Krautrock Banana)


Et pourtant, malgré ces albums "concept", ils ont failli nous l'a faire à l'envers. Car les morceaux sortis avant n'étaient pas vraiment raccord : d'un côté il y a eu Cyboogie/Acarine très marqués électro rock ; et de l'autre Fishing for Fishies/Boogieman Sam plutôt folk country comme on avait pu entendre sur Paper Mâché Dream Balloon (et pour infliger davantage le doute on a eu droit au metalleux Planet B mais qui ne figure pas sur l'album. Serait-ce déjà les prémisses d'un nouvel album à venir ?)


Ce qui est fort quand on est le King Gizzard & the Lizard Wizard ce que malgré tout ce qu'on a déjà fait on est capable d'innover dans la structure de l'album. Car ici on ne va pas se "contenter" d'aller fouiller dans un seul genre -histoire d'avoir un ensemble cohérent- mais bien DEUX genres, complètement distincts : le rock electro et le boogie pépère. Voyant que ses chansons sans rapport allaient se retrouver dans un même album, tout le monde s'est dit "mais ça ne va pas faire un album casse-gueule ?"


Et pas du tout, car la bande à Stu sait ce qu'elle fait. En effet, elle regroupe les morceaux en fonction des deux catégories déjà énoncées : la première partie sera davantage country, l'autre electro. Et entre les deux, c'est le plus intéressant. On ruisselle progressivement d'un rock tranquillou à quelque chose de plus rythmé, de plus énervé... avec des pistes curieuses comme Real's no Real ou This Thing, à cheval entre les deux genres. En nous divulguant à l'avance les morceaux de début et de fin d'albums (c'est-à-dire en quelque sorte les plus "fidèles" au genre), KIng Gizzard nous a privé assez longtemps du plus inédit.


On regrettera de cet album peut-être l'absence de cohésion (aka des gros trous de silence), alors que d'habitude ils savent bien le faire, et que pour un album comme celui-ci ça me semblait facile et bien plus efficace. Mais bon, dans l'ensemble, Fishing for Fishies est bien construit et reste cohérent de bout en bout.


Quant au niveau de la qualité des chansons (et oui j'en ai toujours pas parlé) si pour l'instant peu de chansons on suscité une attention particulière -les seules que je retiens bien sont celles déjà sorties avant- c'est parce qu'elles font partie de l'ensemble .Et dans les faits, chaque morceau a "son petit truc" qui diffère. Donc malgré une similitude de certaines pistes due à une utilisation régulière d'un harmonica rugissant, il y a toujours des petites pépites pour les reconnaître.


Peut-être que tout ça aurait pu être davantage mixé en moins de morceaux, mais plus longs, mais dans les faits cela ne pose aucun problème.

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le 26 avr. 2019

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poulemouillee

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