Pour qui avait vu ou aperçu quelques clips sur M6 dans les années 1980, comme par exemple celui de "La Fille Du Soleil", on pouvait s'écarquiller les yeux devant autant de romantisme kitsch mais apparemment assumé. On aurait eu tort - avant que le monde ne s'achève peut-être à cause des innombrables psychopathes qui gouvernent sur la planète en ces sinistres jours actuels - d'être passé à côté.
Forever compile pas moins de vingt trois chansons, enfin, disons plutôt vingt deux en excluant le court spot publicitaire "La Sardine (ma p'tite boîte à combine)". Derrière le chant tout en douceur et souriant de Pascale Borel pouvant prêter à de la gnangnantise et le sourire forcé ultra brite volontairement niais de Grégori Czerkinsky qui chante aussi parfois, attention, se révèlent des petites pépites pop, ou synthie pop dirait-on aujourd'hui. Et à remarquer au travers d'une vidéo d'un concert au Japon, pays où Mikado connut plus de succès que chez nous à l'époque, Grégori Czerkinsky se montre être un excellent et vif percussionniste, tandis que Pascale Borel chante plus normalement avec un je ne sais quoi d'Elli Medeiros d'Elli & Jacno.
Oui, il y a ici de réels bijoux pop à écouter, à (re)découvrir et, croyez-moi, qui n'ont clairement pas vieilli (même si c'est kitsch). C'est joyeux souvent, pétillant et sucré, variant dans des tons musicalement colorés, les chansons ont gardé une fraîcheur intacte. Au début, si "Un naufrage En Hiver (Les Colliers De Varech)" peut rebuter le novice, on finit par passer outre l'impression finalement injustifiable de l'aspect ringard pour se laisser aspirer doucement dans cette chanson au romantisme fleuri. Et ce sera la cas pour le reste.
Belles surprises sont les découvertes telles que le grave "Trois Beaux Soldats" ou encore "Emma Et Vienna" et sa teinte latino western à la guitare sèche. Les textes sont jolis, s'asseyant sur les bonnes mélodies, quelques soient les sujets abordés
Parmi tous les duos des lointaines eighties du siècle passé, comme les Rita Mitsouko, Niagara, les Luna Parker et Elli & Jacno, Mikado n'est pas à négliger de par sa particularité musicale et visuelle (comme du Bollywod sous cannabis )qu'il présentait.
À (re)découvrir en mode décomplexée et détendue !
critique éditée le 16 mars 2022