Découvrir ce "Forever Changes" près de 40 ans après sa création revient à s'exposer à un double choc : d'abord la révélation stupéfiante que le baroque psychédélique et décalé qui a illuminé tant de beaux disques des jeunes groupes anglais des 90s, de Belle and Sebastian aux Boo Radleys, avait été inventé par les délicieux illuminés de Love au plein coeur de l'été des fleurs. Et ensuite, à l'écoute de ces guitares flamboyantes qui font littéralement décoler les constructions complexes de "Forever Changes", le triste goût de Paradis Perdu que dégage cette musique vibrante, intense, gonflée d'une foi - en l'avenir, en la jeunesse, en la possibilité d'un monde meilleur - qui a désormais déserté le Rock. [Critique écrite en 2005]