Whitesnake est un groupe méconnu et mésestimé. C'est un fait, si on n'est pas un fan invétéré, peu connaissent ce groupe né du départ de David Coverdale d'un p'tit groupe pas trop connu (Deep Purple, oui, oui).
Pourtant, depuis 1977 (!), le beau brun (qui depuis a succombé à l'attrait des teintures blondes), entouré de musiciens au talent acéré, nous a habitué à des albums de très bonne facture. Le style prédominant du groupe est un Hard Rock plus ou moins teinté de Blues. Et ça fonctionne tellement bien !
Cet album, sorti en 2011, soit 3 ans après l'album du grand retour Good to be Bad (après un hiatus de 11 ans, où Coverdale a entamé une carrière solo), marque le retour du band au succès (GTBB ayant divisé les fans et les critiques).
Coverdale, qui a toujours su très bien s'entourer de musiciens de grand talent (Steve Vai a fait partie du line-up, pour ne citer que lui), fait ici appel au beau blond Doug Aldrich, ancien membre de Dio.
Alors autant le talent du monsieur est incontestable, autant il apporte une touche assez Heavy et un son plutôt américain. Certes, cela fonctionne, mais j'ai toujours eu une préférence pour les albums des années 70 et début 80, avec leurs sonorités très Bluesy. Mais ça reste tout à fait personnel.
Ici donc, un son très Heavy, un David Coverdale qui tantôt s'écorche la voix, tantôt nous charme de son timbre chaud si particulier et si agréable, un Doug Aldrich qui sort des solos de haute volée (peut être au détriment de la recherche de riffs léchés...) et un Brian Tichy qui tabasse les fûts et grosse caisse avec brio !
Les morceaux s'enchaînent avec plaisir, les refrains sont rapidement mémorables (Steal Your Heart Away, dont le riff Blues au possible en fait un des meilleurs, si ce n'est le meilleur de l'album, Shine A Light, dont les choeurs, qui pourraient être légèrement kitsch apportent une plus value au morceau).
Forevermore n'est pas dépourvu de titres très pêchus qui vous feront (presque) headbanger : Love and Treat me Right, mais quel refrain et quel solo du blond Aldrich ! , Love Will Set you Free (qui d'ailleurs était le single de cet album !) pour ne citer qu'eux !
On retrouve également des ballades, comme à l'accoutumée sur un album du Serpent, qui sont agréables bien que guimauve (mais on a tous un petit cœur d'artichaut quand on écoute Whitesnake !).
One of These Days, à ce titre, est très belle, et Coverdale y chante merveilleusement bien, dans un registre quelque peu country.
A noter enfin la dernière track de ce album, Forevermore, qui clôt cet album avec douceur et exotisme. Une très belle composition, de très beaux arrangements pour un morceau de plus de 7 min !
L'album n'évite cependant pas quelques écueils : il est un peu trop long, l'impression de quelques morceaux de remplissage n'est pas très loin, surtout que les titres n'ont pas tous une identité forte et distinguable des autres. Il y a sans doute la ballade Fare Thee Well qui est ici de trop, elle manque cruellement d'originalité et d'émotion.
Par ailleurs, les chœurs systématiques sur les refrains, s'ils font mouche sur certains titres, sont assez pénibles sur d'autres.
En tout cas, Whitesnake n'a pas fait mieux depuis. La dernière sortie en date, the Purple Album (2015), est en effet un album de reprises de Deep Purple. Le line-up a été modifié par ailleurs, exit Doug Aldrich et sa belle crinière blonde (vous la sentez, mon obsession capillaire pour cet homme ? mais quels cheveux !!) et bonjour Joel Hoekstra, assez peu connu ayant officié chez Night Ranger.
Personnellement, je ne doute pas un seul instant que le Serpent en a encore sous le pied. La suite au prochain épisode...