Lancé à corps perdu dans cet album, je ne connais pas grand chose du groupe. Encore l'une de ces formations instables qui pondra un ou deux bijoux avant de s'envoyer vers des groupes références tels que King Crimson, me semble-t-il. Cette fois pourtant, je me lance vers l'inconnu, ou presque.
1971, voilà qu'émerge les premières sonorités du rock progressif. Une guitare folle, des morceaux à n'en plus finir, alternant les envolées musicales et la douceur sonore accompagnée une voix qui rassure et nous emballe. Tout s'enchaîne, puis tout repart en direction de basses et de claviers qui inspireront les plus grands.
Le temps n'existe plus lorsqu'on écoute ce genre d'album, on se suspend aux notes infinies sans se soucier de ce qui peut arriver dans les quarante prochaines minutes qui suivent, on est dépassé par l'emportement musical de Fragile. Tout se succède, le piano, la guitare, la basse, la voix... Est-il vraiment entrecoupé de titres d'ailleurs ? On se laisse aller, nul besoin de réfléchir à ce qui a été la genèse et l'influence d'une telle œuvre, même si des relents de Beatles se font sentir à quelques couplets... On ne sait pas trop si on aimerait s'endormir ou se réveiller sur cet album de Yes parce qu'on ne s'en lasse pas. Toute l'architecture du prog rock semble posée à travers Fragile.