Avec ses productions relaxantes, Simon Green a toujours flirté avec la musique lounge de type Buddha Bar et son septième album, Fragments, ne déroge pas à cette règle.
Mais tout comme avec Caribou, on commence un album de Bonobo en sachant à peu près quelle sera notre destination, mais sans jamais vraiment savoir comment on y arrivera.
Un nouvel album de Bonobo c’est aussi l’occasion de découvrir de multiple collaborations, une façon pour l’artiste de rester moderne en s’appuyant sur ses contemporains.
Fragments en est donc logiquement bourré et même si elles fonctionnent plutôt bien dans leur ensemble, on pourra leur reprocher de ne pas vraiment apporter une identité propre aux morceaux.
Alors que Jordan Rakei capture toute notre attention sur l’envoûtant «Shadows», la performance de Jamila Woods sur «Tides» tente vainement de reproduire la magie d'Andreya Triana.
Une autre agréable surprise vient du chanteur japonais Joji dont la voix haletante marche au diapason avec le tourbillonnant et atmosphérique «From You».
«Age of Phase» - un morceau sans featuring - nous propose une section plus imaginative que la moyenne pendant laquelle une basse inhabituellement lourde se transforme progressivement en distorsion sonore. Un morceau qui nous prouve que Bonobo est capable d'une vraie création musicale quand il s’y met.
C’est bien sur ce point que réside ma plus grosse critique envers cet album. Fragments a beau être plus sophistiqué que Black Sands, l'un de ses albums les plus salués -, il n’en reste pas moins que peu distinctif en comparaison.
On aime replonger dans Fragments car il fait office de cocon musical chaleureux dans lequel on se sent bien, mais il peine à nous transmettre ce petit plus d’excitation qui le rendrait vraiment séduisant.
Si vous n'avez que 3 morceaux à écouter : «Shadows», «Age of Phase» et «From You».