A les regarder de plus près, Greta Van Fleet n'est pas vraiment un officieux tribute band comme peut l'être Airbourne envers AC/DC. L'idée n'est pas de calquer à la virgule près la grammaire de l'influent Led Zeppelin. Les mimiques, le son, la gratte, sont là, c'est évident. Les riffs sont inspirés parce que la source est forcément inspirante. Quel guitariste ne rêverait pas d'être comparé, si jeune, à Jimmy Page? Les petits gars du Michigan prennent un véritable plaisir à dégurgiter les sûrement très nombreuses écoutes de leur groupe favori, doit-on pour autant leur en vouloir?
From the Fires pourra en agacer plus d'un qui n'y verra qu'une copie d'un des trois premiers disques du Zeppelin, jusque dans des passages entiers. Une fois ceci affirmé, digéré et compris, écoutons un peu plus profondément ce que propose ce groupe de petits jeunes suffisamment hipsters pour porter le nom d'une vieille dame de 88 ans du même Etat qu'eux.
Ce n'est pas vilain, voire même complètement distrayant. Ah, il y a même du Neil Young & Crazy Horse dans les premiers accords de Edge of Darkness, méga tube en puissance. Qui en voulait aux Beatles, Stones, The Who de débuter leur carrière par des covers? Là où le bas blesse c'est que dans le fond, ces petits jeunes passionnés et doués vont passer par la case des Grammys, devenir des pions comme les autres de grosses majors, des stars du petit monde de l'internet en se basant sur un son, une identité, qui ne leur est pas propre. Le mimétisme, qui paraît tout de même sans réel cynisme, est aussi touchant qu'effrayant. A n'importe quel moment du disque, un morceau rappelle un titre de rock classique. Highway Tune aurait pu figurer sur Physical Graffiti. C'est aussi génial que troublant. Liam Gallagher n'a jamais réussi à faire revivre le rock'n roll avec Beady Eye ou en solo comme ces petits gars en un EP précoce. C'est aussi impressionnant que in fine inintéressant pour ceux qui maîtrisent Le Led Zeppelin d'avant 1976.