∱ : 6+
Réunion entre Spare Time et Overtime, sortis en 2008 sous format digital, Full Time est le dernier projet du producteur Damu The Fudgemunk. Encore trop peu reconnu malgré maintenant une petite dizaine d'années d'activité, Earl Davis est, en plus de ses projets solos, l'homme derrière les machines pour les groupes Y Society et Panacea, auteurs de petits classics undergrounds des 2000's.
Après avoir sorti la suite de ses "How It Should Sound" l'an dernier, Damu nous revient donc en ce début d'année 2016 avec Full Time, une sorte de compilation épurée de deux anciens projets et avec une pochette d'album nous présentant le producteur effacé derrière une trentaine d'horloges à cadran. Une obsession du temps en plus d'une reférence à son nouveau statut d'artiste à temps plein, lui qui, malgré la reconnaissance, n'avais encore jamais désiré laisser son job de côté.
Inédites pour moi qui n'avais jamais eu l'occasion d'écouter ses deux premiers projets en solos, les productions de Full Time font preuves de la très grande maitrîse du producteur de Washington, fournis en détails et rarement trop répétitives elles s'incrustent tout en finesse dans nos tympans. Maître du temps, Damu The Fudgemunk sait nous faire patienter et faire monter le désir avant de nous balancer la boucle parfaite qu'il gardait sous le coude depuis le début du morceau et qui vient sublimer le tout. "Leo the ... Pt2" illustre bien cette maîtrise et constitue le moment fort de l'album avec les deux morceaux qu'il précède : la singulière production de "Now Générations" et les notes suspendues du piano jazz sur "To RBI" terminent une première moitié d'album quasi-sans fautes.
Un peu moins convaincant sur les productions plus chargées avec un kick plus imposant, Damu The Fudgemunk fait durer le plaisir sur 1 heure et 4 minutes, un poil trop long mais pas assez pour nous gâcher le tout d'un album accessible, en rien révolutionnaire mais qui affiche tout simplement la grande maitrîse de son compositeur. On tient peut-être même déjà là le meilleur album instrumental de l'année étant donnée la difficulté à proposer des albums qui se démarquent ces dernières années dans le sous-genre.