1995. PERDUS DANS L'ESPACE.
Radiohead se fait les dents, les Flaming Lips sortent doucement de l'underground, les groupes stars du nouveau millénaire sont à deux doigts d'exploser.
Pendant ce temps, à Athens, Georgia (USA), Robert Schneider s'en fout.
Quand tous les autres créent des chefs d'oeuvres futuristes avec des vrais morceaux de 21 siècle dedans, les Athéniens de Géorgie (déjà un paradoxe spatio-temporel, non ?) tournent leur longue-vue de l'autre côté, pour en tirer une vérité essentielle : non, mon bon monsieur, on a pas tiré tout ce qu'on a pu des années 60 (qui, comme chacun le sait, commencent en 64 et finissent en 73).
ET C'EST UNE AMBITION LARGE, DE FAIRE DE LA POP, OUI D'ABORD (surtout quand on y arrive, et que les rayons de soleil sont livrés dans le disque)
L'heure est à la pop : ici on la cueille à plein paniers, le long du mur de son (Wilson-Spector baby !) construit avec les briques de fortunes de maçons pauvres, mais pleins de ressources.
A mon sens, ce n'est nullement rétro. J'ai pas l'impression d'écouter un album des Beach Boys, ni de retrouver le cinquième Beatle. Mais il y a des ingrédients d'écriture de chansons qui se rattachent bien à l'école des harmonies vocales et du grain de son riche qui recherche, c'est bien vrai.
Le son étouffe un peu la voix, mais à un moment mon oreille s'est habituée, et au final il y a un effet assez incroyable (après ajustement) que tous les instruments bercent la voix comme un bébé dans une couverture bien confortable.
Je suis soniquement massé.