Les avis sont très partagés à propos de ce 7ème opus des Chemical Brothers. Certains crient au scandale, d'autres sont plus que satisfaits. Personne ne jubile vraiment, c'est vrai qu'on aurait pu s'attendre à mieux. Ce qui est sur, c'est que le retour des frères chimiques, 3 ans après Brotherhood, se faisait tout doucement désirer.
Inventeurs du big beat, sorte de genre musical synonyme de "sonorité à la Chemical Brothers", leur son est reconnaissable entre tous. Ils ont révolutionné la musique électronique dans les années 90, en contribuant à la diffusion des sonorités électroniques auprès d'un large public (10 millions d'albums, première partie des Daft Punk à leurs débuts, des titres comme Hey boy Hey girl diffusés dans tous les clubs, d'autres titres comme Asleep From Day ou encore Do it again incontournables pour les publicitaires du monde entier...).
Forcément, 17 ans après leurs débuts avec Exit Planet Dust (autant dire une éternité), le duo électro mancunéen emmené par Tom Rowlands et Ed Simons, tente de se renouveler pour ne pas rester éternellement dans la nostalgie de ces belles années. Alors certes, Further, sorti le 14 juin dernier, est toujours un peu dans les mêmes sonorités, mais on n'est plus dans le même trip et c'est un peu moins bon, même si ça reste du Chemical Brothers, du vrai.
Certains craignaient le pire ; à partir pessimiste on ne peut être qu'agréablement surpris. Further compte huit titres pour 51 minutes de bon son. Chacun des titres est accompagné d'une création graphique, des vidéos réalisées par Adam Smith apportant une touche d'originalité à ce nouvel album.
Avec moins de titres orientés dancefloor que d'habitude, sans aucun featurings parasites pour se recentrer sur leur propre musique, Further vous replonge tête la première dans les années 90.
Snow débute les hostilités, froidement, comme son nom l'indique, mais avec une intensité grandissante. S'en suit Escape Velocity et ses 12 minutes, la pièce maitresse de l'album. C'est le retour aux premiers amours du duo, un enchainement d'accélérations et de décélérations dans les traditions chimiques de la fratrie, une boucle basique, des montées interminables, et une efficacité redoutable. Escape Velocity, très rythmé et propice aux dancefloors est très réussi.
Egalement réussi, Swoon et sa mélodie d'enfer, le type de morceau electro-pop à écouter en sirotant un cocktail au bord d'une piscine les doigts de pied en éventail. En boucle (le morceau, pas les doigts de pieds). Swoon nous ramène tout droit à l'époque d'Exit Planet Dust.
Le reste est peut être un peu moins bon. Dissolve et son atmosphère psyché ressemble trop à ce que le groupe nous a déjà proposé. Certains introduisent même le concept d'autoplagiat, à méditer. Horse Power et ses hennissements, ne ressemble à rien. C'est presque grotesque en fait, même en faisant l'effort de le prendre au nième degré. Le très jazzy K+D+B, le downtempo Another world et le psyche Wonders of the Deep remontent le niveau.
Verdict : un album plutôt agréable, mais sans la moindre surprise. Du bon, du très bon, et du très moyen sur le même album. Sans dire que ça sent le sapin, on peut clairement mettre un bémol. Swoon et Escape Velocity sont jouissifs, mais surnagent. Ce n'est clairement pas leur meilleur album, même si l'on ne considère que les plus récents. L'ensemble est efficace mais peut être moins recherché qu'auparavant, se limitant à des bonnes vieilles recettes déjà connues, mais tellement représentatives du groupe. En tout cas, en live, ce nouvel album doit détoner. C'est sur, Further va (au moins en partie) se retrouver sur mon iPod.
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