"G-Sides". Quelque part, c'est un cas intéressant.
Sorti à la toute fin 2001 au Japon et en 2002 dans le reste du monde, cet album aurait pu être un genre de testament pour les Gorillaz : en effet, ayant déménagé à Hollywood après le triomphe de leur premier album dans le but d'écrire un film sur eux, les tensions entre eux et les incompréhensions avec le personnel hollywoodien ont fait que le projet s'est retrouvé dans une telle merde que le groupe s'est séparé et que les membres sont retournés dans l'anonymat (avant de revenir tout déchirer avec "Demon Days"... mais on y est pas encore).
Cet album est intéressant, dans le sens où il est sorti en 2 versions différentes (même 3 si on compte l'édition limitée sortie au Brésil et contenant tous les titres). Et que donc, nous avons plusieurs titres inédits pour chaque version.
Déjà, commençons le tressage de lauriers : beaucoup de morceaux sont mémorables. Les Gorillaz nous prouvent encore que durant cette Phase 1 (oui, les activités de Gorillaz se découpent en Phases), ils sont déjà capables de créer des mélodies restant dans la tête, prouvant qu'il faut toujours s'intéresser aux faces B dans le cas de certains groupes.
Dans le haut du panier, on peut compter "Dracula", "Ghost Train", "Left Hand Suzuki Method", "12D3", "The Sounder", la version anglaise de "Latin Simone" et, bien évidemment, "19-2000 (Soulchild Remix)".
De plus, la présence de Phi Life Cypher (qu'on aurait pu entendre sur "Gorillaz" si le producteur Dan the Automator n'avait pas fait tout capoter. Oui, parce que ce dernier voulait que Del tha' Ghost Rapper soit la tête d'affiche et il a donc proposé à Damon Albarn de mixer le disque gratuitement si Del apparaissait. Ce qui impliquait de virer le trio de rappeurs du disque alors qu'ils avaient fait des versions de "Clint Eastwood", "Rock the House" et "Starshine", true story.) est tout à fait bénéfique, ces rappeurs se révélant très doués et maîtres du flow-mitraillette avec quelques références geek de bon aloi (regardez les paroles des chansons de "G-Sides" sur le Wikia Gorillaz anglophone, vous comprendrez vite).
Mais il est un peu moins bien noté que "Gorillaz". Tout simplement parce que, plus que dans ce premier album, les morceaux un peu plus oubliables sont un peu plus présents. Notamment la version radio de "Rock the House", qui est juste "Rock the House" amputé d'un couplet et avec le mot "ass-crack" censuré par un riff de trompette (ou un parfait exemple de comment ne pas se fouler) et "19-2000 (The Wiseguys House of Wisdom Remix)" ou l'exemple de remix qui déshonore la pratique du remix.
Enfin bon, vous savez ce qu'on dit... si vous tombez sur un mauvais morceau, vous tomberez aussitôt sur un moyen de le passer. Et que cela ne vous empêche pas de profiter des bons morceaux de "G-Sides", surtout !