Garbage
6.9
Garbage

Album de Garbage (1995)

La vulgarisation, ça peut avoir du bon

Butch Vig, alors spécialiste pour rendre mainstream des formations underground tel que Nirvana et Sonic Youth, a une idée : créer son propre groupe avec d’autres producteurs.


Pour la musique, il s’inspire d’un petit groupe indé qui n’a jamais réellement décollé dans les charts : Curve. Butch se dit que c’est pas mal du tout, mais que c’est bien trop agressif pour fonctionner à grande échelle. Le voilà donc qu’il jette son dévolu sur une jeune rouquine qui trainait dans Angelfish pour en faire la frontwoman de son projet. Puis il se met à concocter un bon mélange des nouvelles tendances de cette ère post-grunge : de l’électronique, un soupçon de dance, des guitares saturées mais pas trop et de la pop.


La recette est bien faite et souvent très efficace (les singles feront un carton), le charisme et le sex appeal de Shirley Manson font aussi leur effet…
En réalité, le gros défaut de Garbage est plus dans la manière de faire de Butch Vig que dans la musique. Le monsieur adore lisser les groupes qu’il produit pour les rendre plus facilement commerciaux.
Oui, on peut se l’avouer, Garbage fait bien du rock FM mais avec une nuance de taille : c’est du bon.


On y trouve pas mal de détails sonores qui enrichissent leur pop déguisée (« Vow », « As Heaven Is Wide », les superbes harmonies de guitares sur « My Lover's Box » ), des hits horriblement accrocheurs (« Only Happy When It Rains »), un sommet absolu qui s’écoute en boucle (« Stupid Girl ») et même une jolie ballade qui permet d’admirer la voix sexy de Shirley (« Milk »). C’est justement un peu elle qui donne un supplément d’âme à une musique plutôt prévisible, même si bien composée dans l’absolu.


Il fallait bien ça pour amener des jeunes dans les méandres du rock alternatif (même si beaucoup n’ont finalement jamais fait le grand saut) et rien que pour ça, merci Garbage et à ce premier album qui est leur plus rugueux (en étant relatif hein), donc peut être le meilleur.
Mais vous pouvez aller écouter Curve aussi, vous verrez, c’est encore meilleur.


Chronique consultable sur Forces Parallèles.

Seijitsu
7
Écrit par

Créée

le 30 août 2015

Critique lue 585 fois

10 j'aime

1 commentaire

Seijitsu

Écrit par

Critique lue 585 fois

10
1

D'autres avis sur Garbage

Garbage
nico94
7

Critique de Garbage par nico94

Groupe monté par le producteur Butch Vig (Nirvana , Sonic Youth, Smashing Pumpkins notamment) et donc batteur de Garbage, avec la charismatique Shirley Manson au chant. Tantôt plus pop tantôt plus...

le 14 févr. 2019

2 j'aime

2

Garbage
sharghan
8

Critique de Garbage par sharghan

A l'époque, cet album de Garbage se démarquait vraiment par ses sonorités pop-electro-rock, les critiques étaient assez partagées mais le succès ne démentit pas la longévité du groupe par la suite...

le 1 nov. 2012

2 j'aime

1

Garbage
GuillaumeL666
7

I can't use what I can't abuse

Garbage est un projet de producteurs. C'est une information qui peut rebuter au premier abord, mais sachant qu'il y a Butch Vig parmi eux (le fameux producteur de Nevermind de Nirvana ou plus...

le 5 août 2021

1 j'aime

Du même critique

Split
Seijitsu
9

Chef d’œuvre sous-estimé

Dès les premières notes de "Light From a Dead Star", on sent que quelque chose a changée. Fini la reverb maousse de Robin Guthrie, le son de Lush s'est grandement aéré et les chansons en deviennent...

le 22 juil. 2015

19 j'aime

Giant Steps
Seijitsu
9

Kaléidoscope musical

Qu'est-ce qui sauve un disque de l'oubli ? Sa qualité intrinsèque ou la progéniture qu'il engendrera ? S'il y avait une justice en ce bas monde, c'est la première caractéristique qu'on retiendrait en...

le 15 août 2015

16 j'aime

Badmotorfinger
Seijitsu
10

Enfin maître du grunge

1991: The Year Punk Broke. Il serait surtout plus juste d’affirmer qu’il s’agit de l’explosion médiatique du rock alternatif Américain, voire du rock alternatif tout court. L’année de la découverte...

le 2 mars 2016

16 j'aime

1