Plusieurs se sont essayé à l’exercice très casse-gueule de la reprise. Pire encore : l’album de reprises! Il faut être suicidaire ou alors vraiment exceller pour s’en sortir avec les félicitations. C’est le cas de Patti Smith avec Twelve ( ah ce Smell like teen spirit) ou de Cat Power et son Cover records (ah ce Satisfaction).
On peut désormais ajouter à la liste ce duo façon La belle et la bête alias Flo Morrissey dans le rôle de la belle (jeune chanteuse anglaise à la voix haut perchée et un brin désinvolte) et Matthew E. White dans le rôle de la bête (façon de parler) . Chanteur de folk américain tout en poil qui avait séduit avec son chant grave sur son premier disque Big inner.
Tout dans ce projet est une très belle surprise. L’association de ces deux musiciens tout d’abord, pour un album composé entièrement de reprises de différents artistes.
Les morceaux sont repris avec une sorte fraîcheur old school : rien de logique dans là dedans et c’est pourtant le ressenti à l’écoute de ces 10 pistes. Les deux chanteurs arrivent à jeter un nouvel éclairage sur des morceaux déjà connu de nos oreilles en adoptant un son à la fois psyché et rétro. La recette fonctionne à merveille.
Autre surprise et autre réussite : le choix des morceaux repris. En puisant dans un répertoire aussi large que la folk de Leonard Cohen, le rock du Velvet Underground, le rnb de Frank Ocean ou la pop électro de James Blake, la disque étonne de piste en piste. Les morceaux sont souvent méconnaissables et on adhère à la vision du duo pour chaque revisite de titre.
Percussions smooth, basse ronronnante, claviers rétro : la production joue la carte d’un romantisme suranné mais jamais ringard. Il y a un vrai talent de réécriture musicale derrière cet album. Produit dans le studio de Matthew E. White, on retrouve le gout du musicien pour les arrangements raffinés.
Le disque pour emballer avec classe!