MC Solaar, je dois bien te l'avouer, je ne connais que très peu ta discographie. J'apprécie ton timbre de voix, et pourtant, je n'ai jamais vraiment pris le temps d'écouter tes morceaux, peut-être parce que je trouvais mieux ailleurs.
Alors, aujourd'hui, 3 novembre 2017, je me plonge dans ton Géopoétique, dans une ère où les rappeurs sont foison (et quelques jours après la sortie du magique "La fête est finie" d'Orelsan). La concurrence est rude.
Dès la première écoute, un certain manque d'originalité me saute aux oreilles. Les instru' sont basiques, monotones et ternes. Comme si le MC misait tout sur son simple flow. Certes, le rappeur excelle dans ce registre, avec un vrai talent pour faire sonner les mots. Il ne varie que très peu le rythme, chante comme il parle, parle comme il pense. A la fin, il en ressort une suite de titres qui se suivent sans vraiment se détacher. Alors, peut-être, faut-il voir plus loin (ou ailleurs?!) ?
MC Solaar est un narrateur. Il raconte des histoires tel un poète. Alors, pourquoi se compliquer la vie ? Pourquoi faire trop sophistiqué ? Géopoétique est une ode à la simplicité. Mais, ici, on parle de la bonne simplicité, celle qui fait la différence dans une époque où les artistes veulent toujours se détacher, en se perdant dans des morceaux mutli-registres qui n'ont pas de saveurs.
MC, lui, prend le temps. Il est crédible quand il fait ce qu'il sait faire. Moi, auditeur, je dois donc penser comme le MC et prendre le temps d'écouter et d'accepter. Qu'en est-il au final ?
Géopoétique est un album à textes. La musique n'est qu'un prétexte pour raconter. La verve du chanteur est intacte, elle pulse, cogne et captive. Le résultat est complexe, non-conventionnel. Même s'il manque, selon moi, musicalité et légèreté, cet album s'affirme comme un vrai album de rap poétique. Qui prendra encore plus de sens au fil des réécoutes.