Milk & Honey
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le 17 oct. 2013
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I stopped to stare at you, walking on the shore
I tried to concentrate, my mind wants to explore
Cette compile, c'est comme acheter un ticket pour le parc d'attraction le plus fun et le plus décérébré de cette foutue planète. De toute manière vous ne vous en rappellerez probablement pas ; on vend de l'alcool et de la dope à l'entrée de chaque attraction. Cette visite, c'est un tour d'horizon de la trublionne en chef du label PC Music, figure de proue londonienne des expérimentations de métissage entre musique de club et pop, brouillant les pistes entre le premier et le second degré, entre la critique du consumérisme et le racolage cynique... j'ai nommé GFOTY, Girlfriend Of The Year, le pendant démoniaque trash de la pure et sentimentale Hannah Diamond.
Depuis le single Friday Night en 2012, Polly-Louisa Salmon (de son petit nom IRL) a bien fait du chemin. Son savoir-faire s'est affiné (si j'ose dire) de manière inversement proportionnelle à l'enflement de son bide à bière, en témoigne la variété des 19 pistes occupant cette sélection d'à peine 35 minutes. Depuis l'intro jouissivement narcissique de "My Song" jusqu'au faux hymne à la gloire de la débauche de "Friday Night", on est balloté sur des eaux mouvementées, le long des grooves bubblegum bass insensés de "Red Silver Blue" ou "USA" (qui se contente d'énumérer des clichés qui illustrent la vision que GFOTY a des States depuis sa lorgnette alcoolisée : "S.U.V. be with me", "It's biiiig, everything is stars and stripes / A cowgirl is getting drunk tonight") ; des reprises improbables genre "All the Small Things" (oui oui, de blink), "Mysterious GFOTY" (à la base "Mysterious Girl" de Peter Andre) ou "Un-break My Heart" ; des inédits en cadeau (la labyrinthique "Tongue" qui parait contenir trois chansons en une, et deux remix qui n'ont rien à envier aux originaux) et des percées sentimentales entre des interludes aussi brefs qu'intenses.
GFOTYBUCKS met en avant le développement chez GFOTY d'une forme de songwriting qui me plait de plus en plus ces derniers temps, à mesure que je découvre les excentricités pop de PC Music ; une qui se base sur les codes de musiques dansantes de club diverses et variées, généralement faites pour durer un minimum, avec des variations minimales... pour mieux les passer au mixeur, en isoler des sons, et les recoller en des vignettes très succinctes, épurées (mais tout sauf pures), basées sur l'art de la rupture qui prend à revers ; se posant quelque part en héritière débridée du Commercial Album des Residents dans sa façon de nous cracher une pop réduite à certains de ses plus outranciers gimmicks.
Je n'adresserai à GFOTYBUCKS qu'un seul reproche, intrinsèque à son état de compilation : une fois tirés de leur contexte, certains de ces instantanés perdent une partie de la puissance qu'ils avaient au sein des EP/album/mix dont ils sont extraits. Mais ce n'est pas bien grave, le néophyte qui aura l'audace d'en vouloir plus n'aura plus qu'à se jeter sur les originaux.
The tropical scent of you takes me up above
And boy when I look at you, oh I fall in love
Oooh GFOTY I wanna be close to you
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 2017 en musique d'une traite dans mon assiette avec mon corps d'athlète et mon œil d'esthète et Les meilleurs albums de 2017
Créée
le 25 déc. 2017
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