Les Dead Kennedys, c'est un peu un reste de mes playlists de jeunesse. Cette belle époque où je pensais être cool à écouter ça. En vrai, je ne savais pas que c'était une compile et pas un album studio à proprement parler. Au final, c'est l'idéal pour capter ce qui fait l’essence même du groupe sans se taper les albums un par un. Une sorte de playlist Spotify avant l’heure avec cette ambiance de chiottes de bar à concert blindé de stickers de groupes et d’anciens concerts collés au mur.
On se retrouve avec des classiques instantanés comme California Über Alles et son slogan trop contemporain entre hymnes sarcastiques crachant leur venin sur la politique américaine avec tout le panache de Jello Biafra et son timbre inimitable. Imagine un chroniqueur politique sous acide qui décide de hurler ses articles dans un micro saturé, et t’as une idée du délire. À croire que rien n'a changé.
Musicalement, ce sont des guitares surf-punk sous amphétamines, une basse qui claque comme une porte et une batterie qui tabasse sans se poser de questions. Et puis Jello Biafra, bien sûr, qui beugle ses diatribes avec la subtilité d’un tract LFI un mauvais jour.
C'est une compile, donc ça manque un peu de cohérence et d’unité et certains morceaux sentent un peu la chute de studio. Même si c'est bordélique comme on peut s'y attendre avec Dead Kennedys, c’est parfois trop varié.
Au final, c'est l'idéal pour se faire une idée de ce que fait le groupe. Une belle porte d'entrée qui s'ouvre sur toi (avec ou sans blessures). C'est un best-of 100 % bio avec toute l'énergie du groupe. Une espèce de capsule temporelle de ce que sait faire le groupe.