All I Need Is One Crown
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il y a 3 jours
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Après une année 2024 historique, Kdot nous sort un album surprise (son premier hors de TDE) couronnant tout son parcours depuis l’amorçage du beef sur Like That. Le clash a été heureusement remporté face à la superstar Drake et Kendrick semble intouchable. L’album est conçu dans une énergie d’urgence extrême, une violente haine envers quiconque se dressera sur le chemin du meilleur rappeur vivant. Le fantôme de 2PAC, qui planait déjà sur l’ensemble de la discographie de Lamar, se fait encore plus ressentir puisqu’on a affaire à un espèce de Seven Days Theory. À la différence près que l’album ne fait pas vraiment peur et n’a pas l’ambiance sinistre de The Don Killuminati.
Kendrick reprendra une instru de Pac sur reincarneted, morceau storytelling avec plusieurs couches de lecture possible comme l’artiste sait si bien le faire. Le principe du son fait d’ailleurs penser à Prayer, une musique leaké de Kendrick qui ne sortira sur aucun album.
Dès l’introduction, Kendrick ne prend même plus la peine de rappeler qu’il est le meilleur de sa génération. Il s’autorise carrément à s’attaquer à des légendes comme Snoop et Lil Wayne. La pochette est d’ailleurs franchement inspiré de Tha Carter 2, qui était lui même une référence à Jay-Z. On pourrait aussi pousser un peu en voyant une allusion à Nipsey Hustle.
« -I'm tryna push peace in L.A -But you love war »
Kendrick n’hésite pas à passer le micro à des rappeurs locaux de L.A. pour encore faire vivre la culture.
Alors évidemment l’album n’a - selon moi - pas du tout la carrure d’un To Pimp ou d’un Good Kid. Le format est court, l’ambition est moindre et il s’agit de fan-service pur et dur. Les productions West Coast (tout de même très modernisées avec une influence trap sudiste, dans la veine de YG) régalent par leur fausse simplicité et Kendrick découpe sa race comme si sa carrière en dépendait. On retiendra le second morceau, Squabble Up, mythique et classique dans sa discographie, intelligemment introduit par le clip de Not Like Us.
En parlant de Not Like Us, il faut noter l’influence que ce hit a eu sur la musicalité de l’album, qui est rempli de gimmick, d’onomatopées. Kendrick maîtrisait déjà cet exercice du catchy mais c’est ici décuplé. Not Like Us est copié-collé pour donner tv off sur l’album. Autre production goofy de Mustard qui fait office de single par défaut. C’est un peu la solution de facilité. La performance du MC reste tout de même exceptionnelle lorsque le nom du producteur est scandé, c’est Goku SSJ3 le mec.
Luther et Gloria, bien qu’étant loin d’être mes sons préférés, sont de bien meilleur goût que les immondes tentatives d’ouverture sur DAMN (Loyalty et Love) mais j’avoue préférer Die hard ou Purple Hearts de Mr Morale.
Disons que c’est le genre d’album qui prend de la grandeur lorsqu’il est replacé dans son contexte. Écouter l’album sans connaître la carrière de Kendrick ou l’état du rap américain en 2024, c’est passer à côté du message et du statut de Ken. Je ne sais pas vraiment si c’est un effet de mode éphémère ou une véritable bascule mais pour remettre L.A au centre du rap (au point de faire revenir Ice Cube et le duo Dre/Snoop) faut vraiment être un goat de son espèce.
Le mérite t-il ? Kdot se le demande, au sommet, sur son trône, en se rappelant le bon vieux temps.
« Grindin' with my brothers, it was us against them, no one above us, bless our hearts ».
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il y a 4 jours
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