Mustard on the beat

GNX

Dès la première écoute de GNX, j’ai eu cette sensation étrange mais agréable de retrouver le Kendrick Lamar qui m’avait scotché sur good kid, m.A.A.d city et To Pimp a Butterfly. Pas que j’aie été déçu par DAMN. ou Mr. Morale & The Big Steppers, mais là… c’est comme s’il avait reconnecté avec l’essence de ce qui fait son génie. Et franchement, ça fait du bien.

Ce qui m’a frappé direct, c’est la cohérence de l’album. Du premier au dernier track, ça s’enchaîne naturellement, sans moment faible. Pas un seul morceau où j’ai eu envie de skipper. Tout est fluide, tout a du sens. Et en même temps, il apporte quelque chose de nouveau. Ce n’est pas juste un retour aux bases, c’est une évolution logique.

Niveau son, c’est du grand art. On retrouve ce mélange de jazz, de soul et de beats lourds qu’il avait déjà exploré sur To Pimp a Butterfly, mais avec un côté plus épuré, plus actuel. Les prods sont ultra travaillées mais jamais prétentieuses. Ça tape quand il faut taper, ça respire quand il faut respirer. J’ai particulièrement kiffé "No Peace in L.A.", qui mélange une basse lourde avec des instruments live, et "City of Gods Pt. II", qui a ce côté cinématographique qu’il maîtrise à la perfection.

Là où il est trop fort, c’est qu’il arrive toujours à jongler entre introspection et regard sur le monde. Il parle de ses doutes, de son rapport à la célébrité, mais aussi de trucs plus larges comme la gentrification ou la place des Afro-Américains dans l’industrie. C’est du rap intelligent, mais jamais chiant. Il te balance des vérités, mais avec une telle finesse que t’es obligé de l’écouter en boucle pour capter toutes les subtilités.

J’ai fini l’album avec cette sensation rare de satisfaction totale. Un album qui groove, qui fait réfléchir et qui reste en tête longtemps après l’écoute. Kendrick Lamar prouve encore une fois qu’il est à part dans le game. Est-ce son meilleur album ? Peut-être pas. Mais est-ce un classique instantané ? Franchement, ouais.