« ...star fucker, star fucker, star fucker, star fucker... »
Il est inscrit dans la mémoire collective que la grande suite « Beggars banquet », « Let it bleed », « Sticky fingers », « Exile on Main street » forment le carré magique des Stones. Période dorée, apogée d'une carrière. N'en déplaise aux fans de « Beggars banquet », selon moi, celui-ci ne restera qu'une intro hésitante sur laquelle les Stones se jaugeaient. Dans mon esprit, si on doit vraiment parler de carré, « Goats head soup » l'éjecte. « Goats head soup » sera peut-être le côté faible mais il n'en demeure pas moins un très bon album. Il devenait difficile pour les Stones (et pour n'importe quel artiste) d'atteindre sans cesse le même niveau de perfection. Alors oui « Goats head soup », à défaut d'être leur meilleur album, reste une valeur sûre. Le carré est robuste.
En 1973, la formule est donc toujours la même. On reprend les mêmes ingrédients et on recommence avec Jimmy Miller. Exception faite du très dancefloor « Doo doo doo doo » laissant entrevoir une possible expérimentation dans les prochaines années. Il fallait au moins un tube et « Angie » était toute trouvée. Référence à Angela Bowie ? Allez savoir. Les rumeurs vont bon train. Angela le revendiquera. Le groupe démentira toujours. Soit.
Les Stones parviennent toujours à faire bouger les culs avec « Dancing with Mr. D », « Silver train », « Hide your love » et « Star star ». Quatre titres conventionnels sans grande prise de risque. Bonne qualité mais une impression de déjà vu. Les Stones restent dans le domaine qui leur réussi et n'innovent pas. Ce n'est pas un reproche mais attention à ne pas lasser.
« Coming down again » en guise de légère griffe dans le disque. Aaaaah Richards au chant... j'aurai toujours du mal. Pas mauvaise mais peu convaincante. Si au moins elle pouvait être plus courte.
Un psyché sympathique (« Can you hear the music »), une alternance entre pop Beatles et envolée sauvage où tout le groupe explose en feu d'artifice (« 100 years ago »). Dommage que le final de cette dernière ne soit pas prolongé d'une minute ou deux. Le potentiel y était. Peut-être la preuve que la bande voulait jouer la carte de la sécurité. Et enfin un slow sous-estimé (« Winter »). On fantasme sans arrêt sur « Wind of change » et « Still loving you » des Scorpions. Putain mais écouter « Winter » au moins une fois quoi.
La perle : « Winter »
La déception : « Coming down again »