Kendrick Lamar, K-Dot, tête de file d’une nouvelle génération de rappeur US, petit protégé de Dr.Dre, nous livre un album autobiographique,on peut y voir une critique acidulée de la vie agitée des quartiers, un simple constat du bordel ambiant ou une éloge du gangsta rap, quoiqu’il en soit, Kendrick, ce gamin de Compton a des choses à raconter. « Good kid , mad city » , c’est aussi une expérience musicale, on découvre de nouvelles sonorités servant le rap poétique de Lamar. Un rappeur surdoué qui multiplie les succès depuis ses 16 ans, sa première mixtape, youngest head nigga in charge, a attiré l’attention des labels, lui permettant l’écoute de ses ainés. C’est définitivement un morceau qui déterminera sa carrière, Ignorance is bliss, « bien heureux sont les ignorants », qui attira l’attention de Dr.Dre sur le jeune rappeur, c’est d’ailleurs ce dernier qui c’est occupé du mixage de l’album . l’album débute sur une prière où Kendrick se repend de ses péchés commis :

Lord God
I come to you a sinner
And I humbly repent for my sins
I believe that Jesus is Lord
I believe that you raised him from the dead
I will ask that Jesus will come to my life
And be my Lord and Savior
I receive Jesus to take control of my life
And that I may live for him from this day forth
Thank you Lord Jesus for saving me with your precious blood
In Jesus name, Amen

Elle est étrange cette habitude qu’on certains gangsters de se soumettre à des préceptes dictés par une personne disparue il y a des milliers d’années alors qu’ils rejettent les règles du présent. Se repentant à un être abstrait d’actes concrets. Il y a comme un espoir que ce qu’ils ont commis leur sera pardonné, ils garderont ainsi leur honneur mais peut-on pardonner le meurtre ? Le rap pour certains est une échappatoire , les rappeurs repentis se livrent à nous , en les écoutant on leur rend leur honneur. Néanmoins je doute que dans le cas présent Kendrick ait tué des gens mais il avait surement besoin d’écrire sur son enfance à Compton, de partager la violence qu’il portait en lui. Ici il le dit en s’amusant, marque de fabrique de la West coast, contrairement à une East coast beaucoup plus sérieuse, violente. Merci Kendrick , mieux vaut en rigoler .
L’album est lancé, « Sherane » c’est la rencontre entre Kendrick, alors jeune K-Dot, avec cette fille qui lui raconte des histoires de Gang-Bang dans sa famille, mais il s’en fout et la rejoint quand même avec un van, appartenant à sa mère, sans doute celui de l’album. Le morceau suivant, Bitch don’t kill my vibe, ne suit pas l’histoire avec Sherane, il y parle de sa carrière, comment s’y prendre pour devenir connu et comment les gens autour de lui ont changés au fur et à mesure qu’il devenait connu. Backseat freestyle, c’est un morceau pour s’amuser, il balance une instrumentale made in Dr.Dre’s labs et se lance dessus, parle un peu de lui, y’a de ça aussi sur l’album, du freestyle . The Art of Peer Pressure, c’est les conneries qu’il a faites étant plus jeune, la drogue, la violence, l’amour qu’il a toujours eu pour sa mère … Avec Money trees, on continue à suivre les aventures qu’il vit en compagnie de Sherane, ils volent dans des maisons sur leur chemin, c’est les Bonnie and Clyde du rap.Poetic justice, il y parle de sa relation avec sa mère , des discussions à propos de ses copines. Good kid ,on aborde ici un autre sujet , il déteste les stéréotypes qu’on a des gangs et ce que les gens pense de lui, il n’aime pas les flics, ils ont des préjugés sur les gens, y’a pas de liberté, t’es conditionné par l’endroit ou tu vis et directement on te catégorise. M.A.A.D City c’est l’histoire de la ville où il a grandi, dans la corruption, les meurtres … le quotidien quoi. Swimming pools, morceau important de l’album, c’est la mort de son pote Dave flingué dans une bagarre et qu’il a vu mourir dans ses bras. La suite, Sing about me, où le frère de Dave remercie Kendrick d’avoir été là quand son frère est mort, ils nous y expliquent comment la musique l’a sorti de la drogue et de la violence, une longue route vers la rédemption. Un très beau morceau poursuit sur une question,”Real”, Are you real because you represent your hood and shoot people? Are you real because you try to escape that life and make something of yourself?

La fin, Compton, le chemin parcouru fut long mais maintenant Kendrick a définitivement quitter la violence et l’obscurité qui planait sur sa vie, il a traversé tout ce chemin avec le van de sa mère qu’il a utilisé pour aller chercher Sherane dans le premier morceau, avec ce van elle l’accompagnait pendant toutes ses épreuves, aussi dures soit-elle, elle était à ses cotés, le protégeait .Good kid , Kendrick , tu as été une bonne personne qui a fait des erreurs mais tu as su partagé l’amour que tu avais pour ta mère, à l’aide de tes textes, merci de donner un nouveau souffle au rap, tu as ouvert la voie .
Un album sur l’amour maternelle, sur la fraternité, sur l’amour, une critique de la société, un flow de dingue, des instrus inoubliables, Kendrick Lamar entre ainsi au panthéon du rap .
Shanks-le-roux
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le 16 oct. 2013

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Shanks-le-roux

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