Aperçu grandiose de ce que Tim Buckley (le papa du tristounet Jeff) réussit à sortir de ses tripes et veines, en forme de disque à la fois jubilatoire et désopilant par l'incroyable diversité des genres ici abordés : pulsations foraines ou médiévales, chevaleresques, électriques ou juste envolées lyriques rock qu'on ne pouvait soupçonner venant de pareille voix fragile et troublante.
Ce disque n'est en rien une évidence, combien de lectures faut-il pour l'appréhender correctement? La production, d'une grande richesse, peut dérouter. Pourtant, rien n'est superflus car l'album est d'une belle honnêteté. Touchante honnêteté commençant à partir de Pleasant Street et son motif piano, deux accords de guitare et percussion tout en jam d'une inouïe beauté, culminant vers des sommets d'intensité toute en voix de tête au vibrato naturel, terminant par un Morning Glory d'une épure juste séduisante et déjà nostalgique. Oui, il est déjà temps de s'y replonger.
Un peu comme "Astral Weeks" de Van Morrison ou "Rock Bottom" de Robert Wyatt, ma note finale aura lieu dans deux ans, et passera à 10. Juste un pressentiment.