Je n’aime pas Elton John, un artiste au talent original et remarquable qui s’est peu à peu dissout, entre épuisement créatif "naturel" et tendances irritantes à transformer sa musique en spectacle à deux sous. Mais "Goodbye Yellow Brick Road", malgré son étiquette encombrante de "classic rock", restera l’un des rares exemples de "double-album" (eh oui, on disait comme ça, à l’époque, une époque bénie où 99% des albums ne dépassaient pas les 40 minutes !) à peu près parfait : les quelques titres "mineurs" au milieu de toutes ces grandes chansons restent suffisamment amusants et vigoureux pour ne pas être sautés lors d’une écoute attentive. Sans doute faut-il, pour apprécier cet album, faire abstraction de l’usure de certains de ses morceaux devenus méga-tubes planétaires, mais ce petit effort d’amnésie sera mille fois récompensé : ici, "populaire" n’a aucune connotation négative. [Critique écrite en 2008]