La pochette...first !..qui fait sautiller tes mirettes et les retourne vers l'intérieur de ta caboche où tu caches ta concupiscence salace.
"Hola bougre c'est de la musique ! On se calme !"
Evidemment la nana over canon alanguie sur la caisse de luxe te donne bien envie...de t'en fourrer plein les oreilles. Sûr qu'elle est "grand prix !".
"Tu viens BB on prend la tire et on se tire ?" Michto, non ?
Fantasia fantasmagorique qu'il va falloir laisser de côté...pas grave si la musique est bonne ça ira. Tu parles Charles !
Ça démarre par un riff rock accrocheur qui te lance sur une belle ligne Dance Rock'n Roll. Un hot shot de qualité qui te fait regretter de t'être servi une bière car un alcool fort eut été bien plus indiqué pour siroter un morceau de cette trempe, un album de cette qualité !
Tout est là une basse prenante, une pulse du diable, une voix fragile comme enfumée qui t'envape et t'entraine, des riffs lacérant, des synthés chiadés,... !
Pas le temps de reprendre tes esprits le tube de l'album qui n'est pas le seul t'enroule et te transporte. Ta tête bouge toute seule, tu ne peux plus rien faire. Tu fermes les yeux...le rêve s'installe... en pleine boîte de nuit avec elle, Els. Elle te chante sa chanson, le son est très fort et la fille si parfumée des fragrances nocturnes tourne autour de toi comme un oiseau volage qui transpire de promesses inavouables. Un peu plus loin un gars aux yeux tout noirs te regarde et semble t'encourager. Son corps est immobile fixe, raide, congelé mais ses yeux extatiques. Seul ses bras et ses mains tournent et dessinent des volutes invisibles. Son habit noir brillant lisse et plaqué reflète les lumières colorées du lieu. Il est un Y planté au centre d'un feu rougeoyant. Concentré immergé, il travaille et par ses mouvements semble sculpter quelque chose que tu ne peux pas voir. Le son ! Il modèle le son...si fort qu'il en devient une matière dans laquelle tu baignes. Une bulle d'éloignement, une chappe sécurisée, espace de liberté confiné derrière la barrière de tes yeux et qui se déchirera quand tu les rouvriras !
Alors pris dans la danse, enivré par la voix et le corps suave de la fille si bien déshabillée qu'elle eut été moins affolante nue, tu tournes, tu bouges comme un perdu bercé par le rythme de cette musique "adorable formidable" et de ces paroles acidulées, légères, simples et douces.
10 11 12 lalala lalalala lala
5 je t'embrasse je t'embrasse 6 je t'embrasse je t'embrasse 7 je t'embrasse je t'embrasse
Oui fume...c'est du belge !
Secoué par cette New Wave revisitée, cette Pop synthétique lancinante mais puissante tu voudrais oublier, rester là à tout jamais envouté par cette "Machine sublime" qui te parle de la plus belle chose du monde dans sa litanie et t'entraine dans un casse surréaliste dopé aux amphétamines.
Tu te sens si bien comme en apesanteur puis comme un dérèglement, dans une stase fugace tu vois les bras de l'homme aux yeux noirs s'allonger démesurément, les lumières se mettent à tourner à toute vitesse, les meubles s'envolent, les bouteilles du bar voltigent en tout sens. Les sons ralentissent s'adoucissent mais résonnent comme dans une cathédrale gigantesque, un miracle...Toute sensation se déchire, au contraste entre la vitesse du tourbillonnement et la quiétude des sons s'ajoute maintenant le manteau des bras noirs du sculpteur qui t'enveloppent complètement. La folie s'installe dans tes neurones... tu t'agites, tu t'affoles, la peur...la peur ! Tu voudrais crier, hurler.. les bras magiques t'entourent, s'enroulent tels deux longs et larges serpents, encore et encore et puis il fait tout noir... Tu ouvres les yeux !