Ah, oui, Gravity, quel bon souvenir … Bon, je vous préviens, là, je vais crier un petit peu :







Attention :





UN OSCAAAAR POUR ÇAAAAAAAAAAAAAA ???!!!!!

…..

C’était l’instant décibel, car vous l’aurez compris, on va parler de la Bo d’un film qui aura bénéficié de l’énooooorme élan de générosité des Oscars fin 2013. Steven Price, qui a du faire quatre Bo dans sa vie (c’est vrai qu’il n’y a pas de compositeurs émérites et vétérans à récompenser (autant pour Ludovic Bource c’était justifié, mais là …)), nous livre ici un travail assez atypique, qui, c’est vrai, devrait au moins attirer notre attention.

Mais c’est tout.

Car, oui, comme le sujet du film le laisse présager, il ne s’agit que d’une Bo d’ambiance. La plus grande créativité réside dans les bruitages et les effets sonores, ainsi que dans la manière des les agencer pour qu’ils correspondent globalement au registre de la scène, ainsi qu’aux matériaux qui explosent ci et là. Et c’est le gros défaut de l’ensemble, 70 % de la Bo tient plus du bruitage que de la musique, « Debris » étant le meilleur exemple. Reconnaissons néanmoins que globalement, il a réussi à rendre ça audible et intéressant (ce qui n’était pas gagné) et supportable, c’est pourquoi il s’avère un soutien utile durant les scènes décisives (d’action) du film, puisque si cela n’avait pas été maîtrisé, cela aura vite été insoutenable.

Le tout est assez lent (6 min pour « The Void », sans déconner, vu la densité d’arguments on-ne-peut-plus faible, on pourrait la synthétiser en 3min30 !), se contentant de suivre le rythme du film, les procédés se limitent à des crescendos de volume, et à des ruptures nettes de la musique (quand je dis net, mais alors c’est tu prends la bande son, et tu la scalpes. Net.), procédés à peu près aussi originaux qu’un … feu vert –‘

Une chose qui m’a profondément irrité, résultant d’une part des besoins du film en matière de synchronisation (quand elle rentre ou sort d’un batiment spatial, la musique s’arrete brusquement), et d’autre part d’une bonne dose de faignantise : tous les morceaux, mais TOUS, se terminent par la coupure nette de la musique ... Non, il n’y a même pas cette petite inertie, vous savez, ce fondu naturel qui fait qu’un bruit s’étouffe de lui-même (quand vous tapez contre un verre vide, quand vous faites une note au violon, etc …). Rien. On ne peut même pas considérer qu’il s’agit d’une volonté artistique comme dans « Time » d’Inception, car elle touche l’intégralité des moreaux, sans aucune raison (« Gravity » se termine pendant le générique, pour quelle raison ne pas trouver une fin digne de ce nom ? C’est un trou noir intergalactique qui aspire les notes ?! C’est ça, en fait, on appuie sur Mute pour te dire que le morceau est terminé –‘

Seul point vraiment positif, la dernière piste « Gravity ». L’éclair de génie attendu, qui se fait désirer après 67 min depuis le début de la Bo. Une véritable performance tant avec une utilisation très audacieuse des instruments naturels, qui dominent les sonorités artificielles : ces dernières sont recherchées, bien exposées, et effectue avec la pulsation un très grand travail en arrière plan, pendant que la voix et le violoncelle soliste s’expriment de toute leur volonté pour illustrer le retour de notre protagoniste sur Terre (c’est surement elle, la voix ^^). Une grande créativité.

Sauf que le seul petit problème, c’est qu’en fait, on ne juge pas une Bo sur son thème principal. Et que l’ensemble reste assez peu intéressant si l’on ne fait pas constamment le parallèle avec son utilisation dans le film. Elle est en quelque sorte dépendante du film pour exister, car si elle lui correspond pleinement (ce qui n’est pas la question ici), son intérêt est vite limité en tant qu’album pur et simple.

C’est précisément ce qui fait sa différence avec les plus grandes Bo : son niveau de dépendance par rapport au film. La Bo idéale parvient à trouver une double finalité, le film et elle-même, afin qu’on puisse l’apprécier en tant que soutien musical mais aussi en tant que musique. Ici, elle évolue tellement lentement (c’est l’espace, on dira –‘) au fil des morceaux que cela oblige à se concentrer sur la sonorité exposée pour l’apprécier et ne pas s’ennuyer durant l’écrasante longueur injustifiée de certains morceaux. Ce qui ne suffit même pas à l’apprécier au même titre que n’importe quel autre Bo. Ce qui prouve qu’on ne peut pas donner un Oscar à une musique d’ambiance.
Soundtrax
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le 15 juin 2014

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