Boarf

Sorti en 1999, soit bien après la mort de Mercury, Greatest Hits III est une compilation qui interroge quant à sa pertinence. L'album regroupe une sélection de chansons qui reflètent l’agonie de la carrière de Queen, en plus que des collaborations en concert et de reprises discutables.

Logiquement, certaines interprétations laissent à désirer. D’emblée, Show Must Go On, jouée avec un Elton John aussi dynamique qu’un reste de pot-au-feu déshydraté oublié au frigo, a de quoi glacer toute forme d’entrain. Je ne mentionnerai que très brièvement les atroces défirmations d’Under Pressure et Another One Bites the Dust, pour éviter d’avoir à vomir sur mon téléphone.

Le cœur de cette compilation, la synthèse, même, c’est cet amoncellement de chansons niaises et moyennes. You Don't Fool Me, Las Palabras de Amor, Heaven For Everyone, Let Me Live, Thanks God It's Christmas, These Are the Days of Our Lives, et No-One But You, malgré l’agréable surprise d’entendre Taylor et May chanter ensemble, sentent clairement le manque d’inspiration et les fonds de tiroir. Mous, fades et plats, ils représentent la médiocrité de ce dispensable Greatest Hits III.

Heureusement, la compilation dispose de titres de qualité pour relever l’ensemble. Je pense au superbement pompeux Barcelona, mélange de deux voix exceptionnelles sur fond d’opéra, l'entraînante Living on My Own, le tonnant et électrique Princes of the Universe (qui cependant n’arrive pas à la cheville de son frère Gimme the Prize), le très naïf mais très beau Too Much Love Will Kill You, la reprise réussie Somebody to Love avec un George Michael qui donne des leçons d’énergie à Elton, le sympatoche Great Pretender magnifié par l’organe de Freddie et Driven By You, qui met en valeur l'excellent talent de composition du guitariste aux bouclettes et à la voix de cristal.

Dans l'ensemble, Greatest Hits III est bien trop étouffé par son voile niais et ringard pour pouvoir provoquer le plaisir esthétique. Malgré de bons morceaux, le rendu est fastidieux, terne, indigne de Queen. Un banal produit dérivé pour faire de l’argent, en plus de son statut de compilation.

Je voudrais mettre cinq, mais la présence des immondes reprises d’Under Pressure et Another One Bites the Dust me l’empêche.
Ah…bon, allez, c’est Queen.