Retour à Green River
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le 7 déc. 2018
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S'il y a un groupe pour lequel pour mon affection reste indéfectible c'est sans conteste Creedence Clearwater Revival. C'est peut-être le groupe qui rentre le plus en résonance avec ma perception du rock, un sentiment à la fois de simplicité, d'humilité, et d'immédiateté, d'efficacité, un côté chaleureux et familier, qui brille par son intégrité absolue, une énergie rayonnante et une sincérité réconfortante.
C'est aussi le seul groupe de rock des origines - issu des années 60 et 70 - qui reste intact, pur, toujours fidèle à lui-même malgré les écoutes répétées. Ecouter les Creedence c'est comme retrouver un univers connu et rassurant, un point de repère indéboulonnable, toute une atmosphère unique. C'est vraiment un des seuls groupes d'époque qui m'évoque à chaque écoute le même sentiment, fait remonter les mêmes sensations. Je sais que je peux compter sur CCR quoi qu'il arrive, le pouvoir de sa musique si spontanée et enthousiasmante sera toujours au rendez-vous. A cet égard c'est un des groupes rock les plus importants qui soit. Une référence ultime dans mon panthéon personnel.
Une référence d'autant plus précieuse que le groupe n'a jamais vraiment cherché à revendiquer ce statut, il a toujours plus ou moins évolué en marge, dans sa zone (j'adore plus que tout ce statut d'underdog). Ce qui ne l'a pas empêché d'enchaîner les tubes de manière totalement improbable durant un laps de temps très court. Malgré tous ces tubes, j'ai toujours trouvé que les albums des Creedence avaient du mal à s'imposer comme des incontournables (mais cela fait partie du charme du groupe). Ils contiennent certes des tubes mais aussi quelques morceaux plus aléatoires, voire des reprises sans grand intérêt.
Même le si reconnu Cosmo's Factory n'est pas parfait. Le plus canonique et constant reste peut-être Willy & The Poor Boys, mais je ne sais pas pourquoi j'ai toujours eu une préférence pour Green River (et pour le premier aussi - qui est un équivalent blues roots psyché au premier album pyrotechnique de Led Zeppelin). Peut-être car Green River incarne finalement tout ce qui fait le charme et la magie des CCR, et ce d'autant plus qu'il ne contient presque aucun tube, mis à part Bad Moon Rising et Green River dans une moindre mesure.
L'album se trouve ainsi à la frontière entre les débuts rugueux du groupe, très bruts de décoffrage, et la période plus tubesque qui s'annonce. On conserve une grande fraîcheur, un entrain festif et incroyablement attachant - indissociable des Creedence - parfois brinquebalant et imparfait, et en même temps une certaine efficacité, une sobriété essentielle qui tend à l'absolu rock et ne s'embarrasse de rien d'autre. Au final, au bout de ces 29 petites minutes, on a le sentiment d'avoir un condensé de ce que le groupe peut produire de meilleur, un idéal de rock country rupestre débordant d'énergie solaire.
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Créée
le 10 juil. 2018
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